Après Versailles, Egypte, Chine, Aztec et Rome, difficile d’imaginer un nouveau décor propice à un jeu culturel aussi passionnant que grandiose. Rassurez-vous : les lieux magiques ne manquent pas. Et puis l’Italie est bel et bien une destination à la mode. Si le pays est actuellement au cœur de la stratégie de l’éditeur Montparnasse Multimédia, il l’est aussi chez Cryo. La preuve : quelques semaines après la sortie de Rome, le testament de César, l’éditeur renchérit avec le premier volet de sa nouvelle trilogie : Pompéi. Une trilogie ? Fort bien. Adrian Blake, jeune Ecossais du début du siècle, est un géologue reconnu et respecté. Parti en mission à l’étranger, il décide de revenir dans son pays afin d’épouser la femme qu’il aime. Devinez donc la suite… sa bien-aimée disparaît dans d’étranges circonstances. La malédiction de la déesse Ishtar se serait abattue sur elle. Pour la retrouver, il devra lui sauver la vie à trois reprises, chacune d’entre elles le transportant dans une époque différente. Première étape : Pompéi, le 20 août 79, soit quatre jours exactement avant l’éruption du volcan qui recouvrit à tout jamais cette ville mythique. Pour information, sachez que le second volet de cette trilogie vous mènera à Jérusalem (sortie prévue : fin de l’année). Quant au dernier épisode, le mystère reste encore total…
Pompéi. Le choix est subtil. Imaginez donc que pour la première fois vous alliez pouvoir déambuler dans les rues d’une ville aujourd’hui fantôme. Grâce aux reconstitutions en images de synthèse, réalisées à partir d’archives et validées par des experts, la ville semble renaître de ses cendres. Contrairement à Versailles ou Rome, le virtuel vous convie ici à un spectacle que la réalité actuelle ne peut malheureusement plus vous offrir. Le mode « Libre visite » n’en devient que plus palpitant. Même s’il faut regretter que l’animation des quartiers de la ville se résume au bruit du vent s’engouffrant dans les viæ étroites… Mais revenons donc à ce qui a amené Adrian en cette ville. Quatre jours. Voilà le temps dont vous disposez pour convaincre votre bien-aimée de vous suivre hors de Pompéi. Le hic, c’est qu’en 79, elle ne vous connaît pas. Qui plus est, son mariage est imminent… A vous de parcourir la cité et de résoudre un maximum d’énigmes susceptibles de vous aider à sauver l’âme de la belle. Première bonne nouvelle : vous organisez vos recherches en toute liberté, selon vos envies. Pour explorer les différents lieux, Pompéi utilise la technologie éprouvée de Cryo, le CINView, version améliorée de l’Omni3D. Notons tout de même que si le champ de vision est bien de 360°, en revanche, les déplacements restent une fois encore précalculés. Impossible donc de porter son regard sur un endroit bien précis. A moins que vous n’ayez recours à la fonction zoom, mais son utilisation se révèle finalement plutôt décevante puisque l’image se pixellise très vite.
Autre point noir : le nombre de lieux s’avère fort limité. Autrement dit, il vous faut en permanence effectuer des allers et retours afin de drainer la moindre information. Quant à la résolution des énigmes, elle ne pose a priori aucun réel problème. Si la ville reconstituée nous a fasciné, l’intrigue générale de ce premier volet n’a finalement pas réussi à nous captiver. La seule échappatoire pour rendre l’histoire un tantinet plus croustillante consiste à être le plus désagréable possible pour finir sa mission en prison…
Mois après mois, le concept du jeu culturel semble irréversiblement s’essouffler. Peut-on un jour espérer participer à une aventure où il ne soit pas question d’idylle amoureuse ? Rien n’est moins sûr.