Le succès de Counter strike aidant, les FPS n’en finissent pas d’évoluer vers un niveau de complexité plus abouti, où le genre oublie ses origines de boucherie sanguinaire pour devenir le chantre d’une tuerie intelligente. Un type de jeu qui allie à la perfection action et stratégie, où appuyer sur la gâchette et vider son chargeur ne suffisent plus pour remporter la victoire finale.
Si Projet IGI avait le premier marqué la volonté de transformer les Doom-like en autre chose qu’un bain de sang continuel, ses aspects un poil trop techniques, alliés à une certaine préférence pour le héros justicier écrasant à lui tout seul les camps ennemis, l’avaient empêché d’élever le débat. Au final, le jeu se limitait à un clone de Rambo. A l’inverse, Opération Flashpoint prône un esprit d’équipe bien plus fort que la simple participation aux entraînements collectifs. En mode campagne, le débarquement fortuit d’une armée de guérilleros sur une île stratégique vous contraint, vous et vos camarades de chambrée, à aller enquêter sur le terrain. Une enquête qui tourne rapidement au canardage en règle de vos unités et fleure bon la troisième guerre mondiale en puissance. Inutile de sortir de votre planque et de vous ruer sur l’ennemi en hurlant à la mort, Opération Flashpoint se démarque de ses compatriotes par une réelle composante tactique : il sera par exemple nécessaire de ramper dans les fourrés, de se cacher derrière arbres et rochers. Bref de mettre à profit les différents éléments du décor aussi variés que possible.
Autre point fort du gameplay : une intégration optimale de l’interaction de vos camarades d’infortune. Partir en solo sans donner signe de vie à vos coéquipiers, ou ne pas suivre les différents ordres de mission de votre chef risquent de vous mettre dans un sale pétrin en cas de rencontre malheureuse. Mais participer à la vie de l’équipe en utilisant l’équipement radio très présent dans l’organisation générale (signaler un ennemi posté en sniper, annoncer votre mort prochaine…) apporte des informations précieuses à la stratégie commune. Si parfois le joueur se sent quelque peu perdu sous les différents flux radio (hélicoptère, terre, chef, coéquipiers et bien d’autres encore), sans oublier une bande sonore tout simplement magnifique, il doit souvent son salut à une indication sommaire d’un point de repli acceptable. Un véritable luxe face aux options « je bourrine dans le tas » des softs concurrents lorsque perdu sur le champ de bataille, le joueur slalome allègrement entre les cadavres de ses coéquipiers, essayant tant bien que mal de définir les angles de tir ennemis. Difficile de ne pas éprouver une petite giclée d’adrénaline devant une réalisation si magistrale.
Mieux, Operation Flashpoint implémente de manière magistrale tout un lot de fonctionnalités très utiles pour profiter au maximum des missions relativement complexes. Il est en effet possible d’évoluer dans l’ensemble du jeu à la première ou à la troisième personne. Un changement très agréable pour une précision accrue dans les phases de camouflage ou de courses-poursuites forestières. Autre bonne idée, le joueur peut conduire des véhicules tels que tank, jeep, avion, hélicoptère et occuper différents postes stratégiques (s’enfourner dans la tourelle, conduire ou commander les bolides). Et pour les plus ambitieux, un petit détour rapide par le mode réseau aura tôt fait de les convaincre si besoin était de rejoindre les troupes de l’Otan pour rejouer une dernière fois les vestiges de la guerre froide et d’entamer un été qui s’annonce meurtrier. Avis aux amateurs et autres stratèges éclairés.