Cate Archer avait fait il y a deux ans une incursion remarquée dans le monde des jeux vidéo. Plus chic que Lara Croft, plus brillante (Archer est clairement le meilleur élément des services secrets de l’UNION), fascinante presque à côté de ses comparses numériques, jamais sans relief mais sans âme, sans charisme. Au delà de la bimbo-mascotte, c’est surtout le jeu dans son globalité qui avait su, par surprise -pas grand monde à l’époque ne l’avait vu venir-, apporter un vent de fraîcheur et d’exotisme au FPS. Ses atouts : une jouabilité irréprochable, une réalisation haut de gamme, un scénar’ original et une atmosphère inédite, savant mélange d’Austin Powers et des plus mémorables jamebonderies. Rien d’étonnant à ce que le succès du premier opus ait poussé les concepteurs à donner suite à ce coup de maître.
Archer tente ici à nouveau de déjouer les plans du syndicat international C.R.I.M.E, que l’on soupçonne de vouloir déclencher la Troisième Guerre mondiale. Un périple qui va mener la miss en Inde, en Sibérie ou au fin fond de l’Ohio, et l’occasion d’apprécier la variété des environnements et des adversaires, parfaits remèdes à la monotonie. Dès la première mission, sorte de prologue/tutorial qui vous place au Japon féodal face une cohorte de ninjas comploteurs, No one lives forever 2 (NOLF 2) annonce la couleur : tactique, discrétion, dissimulation (possibilité de disparaître dans les coins) sont plus que jamais ici les maîtres-mots. Disons que NOLF 2 s’affiche un peu comme l’anti-Unreal tournament 2003 dans le genre shooterie, voyez. Bruits de pas, broussailles effleurées, tout vos gestes sont épiés et vos adversaires ont l’ouïe fine… A l’instar du premier opus, l’agent le plus sexy de la planète vidéoludique se voit confier par l’UNION toute une gamme d’armes et de gadgets, type mascara/phaser et rouge à lèvres/appareil photo, pour se faufiler en douce et remplir un à un objectifs -limpides- de mission (40 au total).
Tellement prenant NOLF 1 qu’on aurait quasiment pu se contenter d’une simple réactualisation technologique. Or non, Monolith ne fait pas les choses à moitié et s’autorise même quelques innovations franchement bienvenues. Ainsi, osons affirmer que NOLF 2 est le premier FPS mâtiné de RPG. Comprenez que Cate Archer fait évoluer ses aptitudes dans la pratique : furtivité, fouille des corps, crochetage de serrures, précision au tir, etc., sont autant de caractéristiques évolutives que la miss développe en remplissant les missions principales ou secondaires du jeu (généralement, la récolte d’une série de documents secrets relatifs à sujet précis, à dénicher dans les fond de tiroirs). De plus, le jeu se déguste dorénavant en réseau avec la possibilité de se lancer à l’assaut du C.R.I.M.E à plusieurs en mode coopératif.
Techniquement, NOLF 2 profite du moteur denier cri confectionné par l’équipe de Monolith. Graphisme groovy à couper le souffle et bande-son pop-jazzy de circonstance en prime. On ne s’étonnera pas de voir la Fox (Vivendi Universal) éditer le jeu vu les relents hollywoodiens suintant de chacune des cinématiques. De là à ce que la nouvelle égérie virtuelle s’octroie à l’avenir une seconde vie sur le grand écran… pas nécessaire à vrai dire, en revanche on attend NOLF 3, vite.