Comment diable fidéliser un public de joueurs ? Dans les genres stratégie et sport, rien de plus simple : il suffit d’ajouter un numéro ou une date juste après le titre. Exemple : Fifa 97, Fifa 98, Fifa 99, Fifa 2000 ou encore Need for speed II, III, IV… Stop ! Dans le jeu d’aventure, difficile en revanche de rivaliser face à la célèbre série des King quest et autres Quest for glory… Reste alors une alternative : rassembler des titres autour d’un même thème. Une idée de génie que l’éditeur Cryo Interactive n’hésite pas à exploiter une nouvelle fois avec sa collection « Légendes ». Cette fois, il s’agit de sortir quatre titres d’ici la fin de l’année 2000 : La Machine à voyager dans le temps, Odyssée, Casanova et Tales of Chivalry.
Adapté du roman d’Herbert George Wells, La Machine à voyager dans le temps vous transporte en quelques minutes d’un passé londonien -aux alentours de 1893- dans un futur où toute notion de temps n’a plus aucune signification -vers 800000. Incarnant à la fois le héros et l’auteur, vous êtes donc projeté à travers le temps dans un monde ensablé où l’idée même de la nuit n’a plus de sens. Entre tempêtes temporelles (sic) et soleil omniprésent, il s’avère difficile de retrouver quelque repère que ce soit. L’unique élément de mesure temporel à votre disposition est votre âge ! Au fil de l’aventure et des tempêtes de temps, vous remarquez que votre personnage vieillit… N’attendez donc pas de ressembler à un vieillard handicapé pour mener à bien votre mission qui consiste à rétablir la notion de temps et à repartir en l’an 1893, dans votre belle demeure british.
Connu pour la qualité incomparable du graphisme de ses nombreux titres (Altantis, Ring…), il semble que Cryo ait pour une fois cherché à ne pas privilégier aveuglément celui-ci au détriment du gameplay. Bien sympa de visionner des décors magnifiques, mais encore faut-il qu’on ait réellement l’impression d’en faire partie ! Pour imaginer cette nouvelle expérience virtuelle, l’équipe de développement a conçu un nouveau type de moteur intégrant dans des images précalculées des personnages évoluant en 3D temps réel. Le résultat est saisissant. La combinaison des technologies Omni 3D et 3D temps réel permet de vivre l’aventure sous tous les angles de vue désirés.
L’aspect aventure reste en revanche plutôt classique. Découpée en six épisodes, l’histoire vous entraîne de la Cité du Sablier au repère de Khronos. Ici, les scènes se déroulent à la fois en intérieur et en extérieur. Mieux : le scénario offre une réelle dimension d’action-aventure car outre le fait que vous disposiez de pouvoirs chronomantiques destinés à contrer l’ennemi, vous devez également résoudre des énigmes, comme lorsqu’il s’agit de s’évader de la prison du Sablier… Une petite frustration pour finir : la dite machine à voyager dans le temps reste un prétexte pour servir l’histoire. On aurait plutôt imaginer pouvoir définir de manière aléatoire plusieurs destinations différentes. Souvenez-vous donc de l’adaptation filmique du roman où le héros était tantôt projeté dans le passé, tantôt dans le futur… A croire que le futur justement, c’était mieux avant !