C’est parfois la loi des séries. Il est difficile de se renouveler ou trouver l’inspiration face à Inazuma Eleven 3, tant le jeu de Level 5 décline sans grande variation une recette désormais connue. Celle du combo football-RPG japonais, partagé entre une esthétique shonen substituant aux combats des matches de football dignes de Captain Tsubasa, et l’esprit de collection et d’exploration des Pokémon (le jeu présente deux versions différentes, Foudre céleste et Feu explosif, à l’instar des différents épisodes de la série de Nintendo). Si cette formule synthétise toujours avec brio un panel d’affects passés pour trentenaires (les sensations du jeu de football en vue de dessus à la Kick off, l’esprit de collection des vignettes Panini, l’esthétique d’Olive & Tom…), il est difficile aussi de ne pas en voir les limites, tant dans la répétition des effets qui finissent par rendre l’expérience de jeu assez banale, que le caractère incertain du sport qui disparaît.
Rien de neuf donc pour cet épisode trois, hormis quelques changements qui, s’ils donnent plus de latitude dans l’élaboration de stratégies, n’empêchent pas de faire le tour des possibles du jeu assez vite. Survient aussi l’impression désagréable que ce manque de folie et de nouveautés dans les phases de match contamine même le reste du jeu, dont l’intrigue se révèle convenue et les personnages assez fades. En lieu et place de l’invasion extraterrestre du 2e opus et ses rebondissements apocalyptiques, Inazuma Eleven 3 se contente d’un tournoi international tout droit venu d’Olive & Tom ou l’Ecole des Champions. Une manière pour Level 5 d’assurer aussi le fan service à peu de frais, à coup de clins d’oeil aux personnages passés de la série. Tournant autour de ses propres références, Inazuma Eleven 3 s’enlise ainsi, faute de proposer autre chose que du classique, d’autant plus tiède que le jeu est daté, trois années nous séparant de sa sortie japonaise. Insuffisance technique, schéma frileux et manque de surprises, on est au final pas si loin d’un match de ligue 1 s’achevant sur un 0-0 soporifique. Le confort de retrouver un club et des joueurs connus, avec l’espoir de vibrer ici et là demeurant présent, on serait cependant bien avisé de faire autre chose de son week end.
