IGI 2 est un FPS rassurant en ce sens que l’on progresse ici en terrain familier. Beaucoup trop familier. Qu’il s’agisse du scénario -David Jones est à nouveau envoyé en mission spéciale pour lutter contre le terrorisme international, ici un groupuscule russe qui développe une nouvelle puce basée sur la technologie EMP -, des missions -attaque d’une base, surveillance, infiltration, hacking, vol et évasion-, ou bien du gameplay, le jeu d’Innerloop écope d’un sérieux manque d’originalité. A l’image de l’arsenal mis à la disposition du gamer : couteaux, pistolets, grenades, les sempiternelles mitraillettes et lance-roquettes, sans oublier les séquences de sniping. Bref, pas une once de singularité pour se distinguer un temps soi peu du bon vieux jeu d’infiltration PC.
Un jeu sans âme, comme tant d’autres après tout. Sauf qu’IGI 2 traîne avec lui un paquet de défauts plus ou moins rédhibitoires, au premier rang desquels on notera cette pure aberration « consolesque » d’accroître artificiellement la difficulté du jeu en limitant à trois le nombre de sauvegardes en cours de mission -une évolution pourrait-on dire : IGI premier du nom n’autorisait, lui, aucun quicksave en cours de mission-, que celles-ci soit brèves ou interminables. Grave méprise car la possibilité de figer son avancée dans la progression du jeu au moment voulu constitue sans aucun doute le principal intérêt du genre. Au lieu de ça, il faudra donc se retaper plusieurs fois les mêmes passages ardus, voire même reprendre une veille sauvegarde pour entamer une mission sous de meilleurs auspices une fois les obstacles connus.
Reste l’IA des adversaires, pas franchement cohérente, genre oeil de lynx sur les longues distance (pas seulement les snipers), et presbytes à bout portant. En clair, plus on se rapproche de l’ennemi, plus sa réactivité laisse à désirer. Autre point douteux en la matière : alors qu’à l’instar de n’importe quel jeu d’infiltration, la réussite d’une mission est censée reposer sur une progression tactique et discrète, la méthode grossière et brutale du « tir-dans-l’tas » s’avère hélas bien souvent plus efficace. Pour bien faire, on préconisera au gamer de bannir les silencieux -perte de temps- et de déclencher volontairement les alarmes afin de faire sortir les troupes de leur tanière et de les allumer, facile, un par un pour déblayer le terrain. Manière aussi de constater dans la pratique l’ineptie d’IGI 2.
Pour autant, ce Covert strike peut tout à fait rassasier les amateurs, à qui l’on signalera tout de même la sortie concomitante de Splinter cell PC (lire le test XBox) en face duquel le FPS d’Innerloop fait bien pâle figure, à tous les niveaux.