Midway a apparemment trouvé sa plate-forme de prédilection pour sortir la tête de l’eau. Après Ready 2 rumble, jeu de boxe qui en mettait plein la face mais qui manquait singulièrement de souffle (uppercut droit qui l’a envoyé direct hors de ma DC), le développeur propose une stupéfiante course de hors-bord. Adaptation de la borne d’arcade du même nom, Hydro thunder vous met aux commandes de votre prochain cercueil, petit bijou de mécanique et de mort. Au niveau de la vitesse on a des sensations très proches de celles éprouvées dans WipeOut3. Grosse concentration obligatoire. Les tracés sont magnifiquement épuisants à suivre et la ligne d’arrivée fait office de libération cardiaque. On ne se rend compte qu’une fois le circuit bouclé que l’on avait oublié de faire marcher ses poumons pendant 5mn. La réalisation est vraiment le point fort de ce titre qui, comme beaucoup des jeux déjà sortis, rassurent les sceptiques quand à la qualité intrinsèque de la Dreamcast.
Le problème vient d’ailleurs. A force de vouloir à tout prix déclencher une avalanche de titres sur la petite planète Sega, on a toujours cette impression de bâclage (comme pour Sega rally 2 par exemple). Vu le prix du jeu, c’est difficilement pardonnable. Certes, Hydro thunder propose un mode solo impeccable. La difficulté est très progressive tout au long des treize circuits. Pour changer de niveau et passer de mort en sursis à pilote émérite, on doit, au départ, terminer dans les trois premiers. Puis, au pire, finir second ; enfin, pour mettre un terme à votre fructueuse carrière, il faudra remporter toutes les courses qui se présentent à vous. En plus de faire apparaître de nouveaux tracés, vous disposez de nouveaux bolides tous plus impressionnants les uns que les autres. De quoi faire des cascades inédites et pas moyen d’y couper ! Bien placés, des petits tremplins attendent vos hélices et votre batterie chevaline pour vous gratifier d’une vue aérienne de la piste… magnifique mais peu rassurant, sauf si l’on oublie que l’on est aux commandes d’une barque, certes surpuissante, mais juste une barque quoi…
Mais les sensations ne font pas tout et le jeu bouclé il serait inhumain d’y jouer jusqu’à plus soif. C’est la noyade assurée. Le mode deux joueurs est généralement là pour palier à ce déficit inévitable d’intérêt. Passons sur l’écran divisé en deux, pénible, mais inévitable. Plus grave : on s’énerve vite car le hors-bord s’est subitement muté en bateau de plaisance. Pourtant il n’était pas minuit quand le carrosse s’est transformé en citrouille… Exagéré ? Un peu d’accord, mais le choc ludique que l’on ressent entre les deux modes est trop brutal pour ne pas le signaler. Comment les concepteurs ont-il pu laisser passer ce grossier manque de finition ? Du coup, Hydro thunder, on s’en passe, merci.