Actualité oblige, les commandos de choc américains sont sous les projecteurs des médias. L’occasion (parmi quelques autres) pour le grand public de les découvrir. Quant aux gamers, eux, avouons qu’ils les connaissent depuis longtemps déjà. Mieux encore, ils les incarnent régulièrement : dans Swat 3, Operation Flashpoint et autres Delta force; dans Rainbow six ou Rogue spear, tous deux développés par Red Storm (récemment acquis par Ubi Soft), le studio jeu vidéo du romancier américain Tom Clancy. Grand gourou du « techno thriller », notre homme fait surtout preuve d’un talent multicartes : les jeux donc, les romans (Tempête Rouge) et les adaptations ciné (A la poursuite d’Octobre Rouge, Jeux de guerre, Danger immédiat).
Tom Clancy propose aux joueurs un nouvel opus vidéoludique : Ghost Recon. Cette fois-ci, il ne s’agit plus de mener à bien des missions antiterroristes, mais de réussir des « missions de paix internationales ». Doux euphémisme pour dézinguer à tout va en vérité. Car ici une seule balle suffit pour tuer : on n’est pas dans Return to Castle Wolfenstein ! Dans Ghost Recon, en effet, le réalisme est à son comble. Ca peut certes paraître contraignant à tout ceux qui ont la gâchette facile, mais il s’agit bien quasiment d’une simulation. Missions basées sur un contexte géopolitique crédible, formations des commandos, armes et équipement hi-tech sensiblement similaire à celui des unités d’élites qui se retrouvent sur les terrains les plus chauds du globe…
Dès la première mission, on est dans le bain : un tyran local risque de déclencher une guerre sanglante. A vous de partir à la tête d’un commando qu’il faut prendre en main pour neutraliser les hommes du campement, sécuriser les cavernes et bien sûr, éliminer le leader extrémiste. Que du vrai. Sauf qu’ici l’Afghanistan est remplacée par la Georgie du Sud. Et que l’ennemi à éliminer dans cette mission est armé par les Russes et non pas par les Américains (les vieux préjugés sans doute)… Le scénario, assez politiquement correct (du point de vu américain s’entend), vous place en 2008, en face d’ultra nationalistes radicaux Russes qui veulent rétablir l’ancien empire soviétique. Un prétexte pour 15 missions gigantesques, aussi variées que dangereuses : sauver l’équipage d’un avion américain, évacuer des civils britanniques, protéger des bases de l’ONU…
Graphiquement, Ghost Recon est irréprochable, à condition d’avoir un PC puissant doté d’une bonne carte 3D. Les missions en terrain découvert donnent beaucoup à voir : vallons, plaines, montagnes… Tout est criant de réalisme. Des hommes camouflés que l’on ne repère qu’à quelques mètres. Trop tard ? Une ambiance sonore qui enrobe le joueur. Un petit stress qui monte. Premiers réflexes : bref regard sur la carte et panneau de contrôle de son unité. Peut-être qu’avec un peu de chance le troufion que l’on a décidé d’incarner n’aura pas à bouger… On envoie donc ses trois pelotons de six hommes allègrement au casse-pipe. En priant quand même pour que l’I.A. qui les dirige ne soit pas trop faiblarde… Facile, il suffit d’assigner à chaque équipe, au fur et à mesure de la mission, une direction précise ainsi que le comportement à adopter en cas de rencontre avec des forces hostiles. Pendant ce temps on apprend à jongler avec toutes les touches du clavier requises par le jeu. Une pour zoomer, une autre pour le coup d’oeil sur le côté, une dernière pour changer d’arme… En revanche, pas de touche pour prendre ses jambes à son cou lorsque l’on a lâché une grenade par erreur.
Quelques heures d’acharnement et de patience plus tard et l’on commence à maîtriser toutes les possibilités offertes. Ghost Recon tient franchement la route, même si les possibilités d’interactions sont réduites à leur strict minimum (impossible de prendre un char pour foncer dans le tas d’ennemis). L’intérêt réside clairement dans la phase tactique, l’action étant souvent trop courte. Les plus accrocs se tourneront vers le jeu en réseau (Lan ou Internet) et rejoindront des parties où 36 joueurs peuvent s’affronter en simultané. Un vrai régal.