Le voilà enfin dans sa mouture PAL, le jeu qui a tourneboulé le Japon. Le Tsunami, le tremblement de terre qui mit Sony en rupture de stock de PlayStations pendant un mois complet. Carrément événementiel, démentiel, sublimentiel, monumentiel, magiquentiel… le jeu inspira tous les superlatifs, même les moins officiels. Au Japon. En Occident, seul les bouffeurs d’imports solidement rompus aux règles du RPG avaient pu goûter au soft à l’unisson du Japon. La plupart ne comprenaient rien au japonais mais arrivait néanmoins à se délecter de l’aventure, voire à faire le tour de son immensité. Le mystère était total. Il s’éclaircit radicalement avec la commercialisation européenne.
Final Fantasy est la saga de jeu vidéo de rôles la plus cyclopéenne qui soit et qui puisse probablement jamais être. Un monument épique d’Héroïc-Fantasy qui prendra une teinte cyber-punkée à partir du chapitre 6. Un lyrisme visuel et symphonique comme l’informatique peine à en créer. Une tourmente ludique dont on ne sort pas indemne. Dont on ne cicatrise pas tout de suite. Squaresoft, l’éditeur-développeur de la série, est un increvable bosseur doublé d’un expérimentateur hors pair (voir les deux Tobal). Une conception du jeu vidéo toujours sur la brèche à cheval entre la science et l’art.
Final 7 est le premier des Fantasy sur la 32 bits, c’est déjà un jeu culte. Et le culte qui lui est dévolu au Japon, puis relayé par des zélateurs à travers le monde est presque pardonnable. Tant le produit fait plaisir à voir, à entendre, à jouer. La singularité d’un tel jeu est de se découper en trois phases qui s’alternent les unes les autres : le stade carte-recherche, ville-recherche et combat-combat. Les villes vous réservent 579 écrans, les bastons, 77 topiques et 370 types d’ennemis pour des milliers d’affrontements en perspective, les cartes d’innombrables scénarios. Neuf persos, 82 matérias (puissance magique), 128 armes, 32 protections, 32 accessoires, 146 items divers et tout ça multiplement combinable… Des sous-jeux de réflexion, d’arcade ou de stratégie finement incrustés au récit… La fresque impossible. C’était même trop beau et le distrib français (Sony) a donc décidé de nous réserver une VF Vraiment Foireuse. Sûrement retranscrite de la traduction américaine déjà douteuse.