Ces derniers temps, l’intérêt du genre se portait plus sur la perspective de casser du joystick qu’un réel plaisir tiré de simulations douloureuses et sans fin. L’injection en doses massives du tout technologique n’y fait rien : que l’esprit du baron de Coubertin s’incarne dans une cassette, disquette, ou galette de silicium, le résultat est du pareil au même. La production actuelle s’est donc rapidement dirigée vers la recherche de nouveaux Eldorado. La tendance : privilégier l’arcade pure et dure. Exit les longues séances d’entraînement, où de lents efforts sculptaient la silhouette du sportif de haut niveau. Place à la défonce, l’éclate en veux-tu en voilà et le kilo de fun à gogo. Les sports traditionnels disparaissent du devant de la scène au profit de disciplines nettement plus groovy et tendance. Sega enfonce le clou et s’inscrit avec Extreme sports comme le digne successeur de Snow surfers. Les athlètes ont eux aussi subi pour l’occasion un lifting acéré. Bronzage UV, fossette et yeux rieurs pour les garçons, casquette, nattes et pantalons larges pour les filles, le tout agréablement sponsorisé par une marque hype de tee-shirts aux manches longues. Bardés de leur matériel dernier cri, ils s’engagent sans complexe dans un petit tour du monde, histoire d’annexer quelques territoires sauvages mais toutefois balisés pour une bonne partie d’éclate.
Le choix des personnages est restreint. Les épreuves se déclinent sous la forme d’axes thématiques ou géographiques : les courses, toujours groupées, usent des différents équipements aptes à nous donner quelques sensations fortes : quad, speed-gliding (sport dangereux où un deltaplane remorqué par un avion plonge dans les masses nuageuses) et même saut à l’élastique, sans oublier les séquences émotion dédiées aux ancêtres VTT et surf des neiges.
Ambiance bon enfant, et courses pêchues se succèdent à un rythme effréné. Reprenant le système déjà présent dans l’excellent Snow surfers, le joueur doit exécuter quelques figures -les fameux tricks- afin de collecter de précieux points de turbo. Assez limitées en nombre et en qualité, elles n’ont certes pas la densité des centaines d’acrobaties expérimentées sur Tony Hawk pro skater mais suffisent amplement à divertir le temps d’une course. Ca fait son petit effet que de se jeter du haut d’un pont et de hurler à s’éclater les poumons. Et lorsque le tout est saupoudré de beats technoïdes hachés, que demander de plus… Un titre sans prétention et sans complexes, sympa entre amis pour esquiver les longues soirées d’hiver.