Extreme G est la réalisation intégrale du projet initial de Moto Racer. Une course-poursuite de « tonnerres Bécaniques » surarmées et cuirassées des pneus au guidon. Des motos qui viennent d’un futur pas très rose, plutôt noir pétrole et rouge sanguin. L’aspect techno-synthétique des circuits et l’allure rétino-décapante des engins ferait, pour un peu, penser à Wipe Out. Mais ce type de course hight-tech, où l’on tire autant qu’on bourre, est né bien avant le titre de Psygnosis. Et si le second Wipe atteint des sommets sur PlayStation, Extreme G déplace la barre des sensations encore plus haut, encore plus vite. Cette bécanerie profite de l’apport kiné-graphique de la N64 et repousse les limites du nombre de G supportables par l’être humain. Huit cyclo-bombes et quinze parcours vous attendent et vous font les yeux durs.
En multijoueur, c’est merveilleux, sans endommager le moins du monde la mécanique bien huilée de la réalisation. Tout tourne à plein régime, même à 4 joueurs simultanés, et ravissement terrible, le split 3 joueurs optimise pour la première fois toute la superficie de l’écran. Un gus se retrouvera avec la moitié de l’écran pour lui tout seul, tandis que les deux autres devront se partager la moitié restante. De quoi raviver encore plus chaudement de petites querelles ridicules (« normal que t’as gagné, eh, t’as la plus grande fenêtre sur laquelle tu vois mieux ») ; une source d’émulation supplémentaire. Estomaquant et vertigineux, pourvu qu’on dispose d’un moniteur de dimension assez « immergéante », Extreme G n’est pas un jeu qui vous laissera indifférend (avec le vendeur, le développeur ou l’éditeur). Sans mauvais jeu de mots, le jeu de moto de la N64 (y en a qu’un j’crois, non ?… ouais, ouais, y en a qu’un).