Certes, après Ultima Online, difficile de considérer la micro comme un terrain fertile à l’imaginaire suscité par ce type de jeux. Pourtant, Ultima a enclenché un mouvement qui ne cesse de s’amplifier depuis, avec semble t-il, comme point culminant, l’arrivée actuelle d’Everquest sur vos PCs… Le jeu n’est toujours pas disponible en France, mais on vous recommande vivement de ne pas attendre le réveil de Sony France en vous le procurant directement à l’étranger, via Internet.
Un petit peu de technique pour s’en débarrasser tout de suite : c’est joli, c’est en 3D, c’est fluide… à condition d’avoir une machine de guerre munie, bien entendu, d’une carte 3Dfx. Les patchs se succèdent à une vitesse phénoménale pour rendre le jeu compatible avec un maximum de cartes à base de Banshee et autres glides… Dans ces conditions, les effets pyrotechniques sont réellement impressionnants et on s’ébahit à la vue des inventions et interventions des démiurges de Norath, le monde d’Everquest. Les orages sont particulièrement réussis, le paysage se découpant au rythme des éclairs. La lune et le soleil suivent leur cycle, déclenchant des aubes chaleureuses et des couchers de soleil des plus sublimes. Enfin le pixel poétique ?
L’univers d’Everquest est immense et s’agrandit chaque jour davantage. Il existe cinq grands continents sur la planète, chacun représentant le pays natal des diverses races qui peuplent le monde, et chaque zone possède son propre graphisme, sa propre ambiance sonore, ses PNJ (personnages non-joueurs) et ses quêtes. Autant vous dire qu’il faudra voyager très longtemps avant de pouvoir arpenter toute la surface du monde de Norath. D’autant qu’il s’agrandit encore et que d’autres plans d’existence vont s’ouvrir aux mages les plus doués : le plan de l’air, des dieux, du feu etc., où les lois physiques seront différentes !
Norrath n’est pas vide. Outre les autres joueurs (environ 1000 par serveur, non pas par limitation mais parce que les serveurs sont très nombreux), on distingue deux catégories d’âmes qui vivent : les monstres et les PNJ. Les monstres sont loin d’être bêtes à manger du foin. L’intelligence artificielle est en effet assez réussie et vos adversaires n’hésiteront pas une seule seconde a se regrouper ou à vous attirer dans des traquenards de folie. Quant aux PNJ, ils constituent une source de quêtes et de savoir immanquables. Attention, certains d’entre eux sont particulièrement agressifs.
Régissant vos actions, voire votre destinée, la religion et la race rentrent bien évidemment en ligne de compte. Par exemple, lorsque vous tuez un certain type de monstres, vous améliorez vos relations avec ses ennemis, mais vous détériorez sérieusement votre image aux yeux de leurs alliés… Finalement, c’est là tout le sel de la chasse : qui épargner en vue d’une aide prochaine et éventuelle ? (on murmure déjà que certains sortilèges ne se trouvent que dans la cité des Pixies, ennemis des Orcs…).
Contrairement à Ultima Online, Everquest est un monde dynamique et vous entraîne régulièrement dans de nouvelles aventures. Certaines vous sont même proposées directement par des joueurs dont la guilde aura été homologuée par Sony. Un riche univers donc, où vous incarnerez un personnage que vous choisissez parmi 12 races et 14 classes. Les sorts (700 environ) peuvent même être confectionnés ou recherchés. La grande différence par rapport aux autres JDR online réside en fait dans les caractéristiques véritablement uniques de chacun des personnages. En effet, seuls les enchanteurs sont capables de rendre les métaux magiques, seuls les nécromants sont capables de commander aux morts, seuls les clercs (et dérivés) sont capables de soigner… Enfin !
L’interface du jeu comprend deux modes distincts : plein écran ou « réduit » ; ce dernier vous permettant d’accéder en permanence aux nombreuses options : choisir le langage (oui, on peut parler le gnome et ainsi n’être compris que par ses congénères), définir ses raccourcis etc. Vous pouvez varier les angles de caméras pour jouer « à la Quake » ou « à la Tomb raider », voire en vue du dessus. Ainsi, rien ne vous échappe.
Bien sûr, Everquest n’est pas exempt de bugs, mais l’équipe de développeurs s’acharne jour et nuit à l’améliorer, nous dit-on. Les patchs sont nombreux et les joueurs entendus. Jusque dans les détails : on peut ainsi s’essayer à la confection de bijoux ou de tonneaux de bière par exemple. Des mois et des mois d’aventure, sans aucun doute.