Et un de plus. Empire Earth est le tout nouveau jeu de stratégie en temps réel qui a la prétention -comme tous les autres- de révolutionner ce genre quelque peu essoufflé. Certes, les chiffres ont de quoi faire tourner la tête : 500 000 ans d’histoire sur un CD, près de 300 unités, 14 époques différentes de la préhistoire à la nanotechnologie, 20 types de bâtiments, 150 technologies différentes… Une surenchère techno-marketing en forme d’immense pied de nez à la série des Ages of empire de Microsoft. Logique, car l’histoire (celle du jeu) veut que Rick Goodman, grand maître d’oeuvre, soit parti au début de la conception de Ages of empire 2, déçu de ne pas pouvoir faire un jeu selon sa propre volonté. D’où Empire Earth.
Au-delà de cette guéguerre commerciale bien réelle que trouve-t-on dans Empire Earth ? L’Histoire de l’humanité, comme le précise la boite du jeu et le mode d’emploi ? Non, les Guerres. Du premier bâton qui a fracassé le premier crâne jusqu’au missiles les plus destructeurs. Car, comme dans tous les wargames micro, l’attirail technologique ne sert ici qu’à annihiler plus efficacement ses adversaires. La frise historique le glorifie d’ailleurs : 7 soldats (homme de Cromagnon, grec, romain, chevalier, poilu, GI, robot) se dressent peu à peu et portent des armes de plus en plus destructrices. La diplomatie sera tout logiquement réduite à sa plus simple expression : « je ne te frappe pas et tu frappes avec moi l’autre ».
On connaît les principes de base depuis le début : quelques fermes, deux maisons, des paysans pour ramasser les matières premières et tout le restant pour développer son armée. Ca ne change pas : il n’y a donc aucun problème de prise en main. Point fort du jeu : suivant les époques, les bâtiments et les personnages s’offrent à chaque fois une nouvelle garde robe complète. C’est chouette. Et comme Empire Earth bénéficie d’un moteur 3D puissant, il est possible de zoomer sur le champ de bataille pour s’offrir quelques gros plans sur des cadavres ou des soldats qui attaquent. Et à part pour les cinématiques qui servent à scénariser les campagnes, le moteur 3D n’a strictement aucune utilité : impossible de passer à travers les forêts, les personnages cachés derrière des bâtiments peuvent quand même se faire avoir…
En outre, tous les objets sont grossiers, carrés, et les textures assez moyennes. Pour un peu, on regretterait presque la 2D -plus classique, mais bien plus efficace- d’un Age of empire… Heureusement, le plaisir purement ludique est bel et bien là. Les campagnes permettent de se familiariser avec toutes les unités ; et l’on ne prendra clairement pas le temps de zoomer sur quelques scènettes tant l’action peut devenir intense. Chaque épopée met en avant une civilisation particulière et certaines unités : les bateaux à la Renaissance ; les sous-marins, avions et tanks pour les deux guerres mondiales, d’immenses robots pour le XXIIe siècle… Mais, c’est principalement en réseau que le jeu prend toute son ampleur : les champs de bataille sont monstrueux de gigantisme et les combats particulièrement dantesque. Le réglage de la puissance des différentes unités a d’ailleurs été réalisé en étroite collaboration avec des joueurs experts de… Ages of empire. Les pros du jeu en réseau suivront-ils ? A défaut d’être révolutionnaire, Empire Earth réussit parfaitement à maintenir ce genre de jeu sous perfusion. En attendant Warcraft III ?