Que l’on ne s’y méprenne pas. Ed Hunter est avant tout un nouvel album best of des affreux hard-rockers d’Iron Maiden (« Double album of Maiden top 20 of all time »). Néanmoins, vous n’en trouverez pas la chronique en rubrique Musique. Oui, Iron Maiden, voyez, non, pas trop. Va pour le jeu en revanche, car la tendance qui veut que les musiciens se lancent dans le jeu vidéo se concrétise méchamment et mérite le suivi. Avant de constater l’accélération du processus à la rentrée prochaine -David Bowie avec Omikron, the nomad soul notamment-, voyons la première production video-ludique d’Iron Maiden, ou plus précisément celle de Synthetic Dimensions, le studio de création chargé de la réalisation de Ed Hunter.
Ambiance Number of the beast bien entendu, un monde où règnent terreur et chaos. Vous êtes Ed (ou Eddie, la mascotte putréfiée du groupe), détective privé à la recherche d’un mystérieux personnage qu’il faut délivrer. Vu comme ça, on peut s’attendre au meilleur dans le genre aventure/action. Hélas, il n’en est rien : Ed Hunter n’est qu’un mauvais shoot’em-up dont le principe antédiluvien aura tôt fait d’agacer les joueurs, y compris les moins exigeants. En vue subjective à la première personne (façon Virtua Cop), il s’agit simplement de faire feux sur tout ce qui bouge : les punks, les pensionnaires d’un asile de fous, les zombies, les mutants et autres victimes des radiations nucléaires. Facile, ceux-ci déboulent systématiquement des mêmes endroits ultra prévisibles, vous adressant mollement divers projectiles. C’est vrai, viser la tête rapporte plus de points, mais avouez que le challenge est plutôt faiblard. D’autant plus qu’il est impossible d’agir sur les angles de vue, ceux-ci vous sont inlassablement imposés. On passe d’un angle à l’autre en avançant au bon gré du jeu. Les décors changent, les ennemis défilent, mais le principe du shoot reste tout au long des sept niveaux résolument identiques : dans le métro londonien, dans un asile, au tréfonds de l’Enfer, dans un cimetière, dans un futur post-apocalyptique… Des bonus parsèment les différents tableaux, comme de nouvelles armes (fusil automatique M16, gatling égyptien, canon disrupteur, etc.) et… des points de vie. Mince !
Certes, les membres du groupe n’en demandaient a priori pas beaucoup plus : « le jeu doit s’adresser aux fans de Iron Maiden dans le monde entier ». De fait, Ed Hunter n’a d’intérêt que pour celui qui est familier avec l’imagerie du groupe tirée des pochettes d’albums, des posters et des vidéos. Et avec la musique naturellement : les 20 titres du Best of sont compressés et compilés sur le CD-Rom et passent en boucle, au pif ou au choix, en cours de jeu. L’implication des membres du groupe ne s’arrête pas là puisque ces derniers ont travaillé quasi de concert avec les programmeurs de Synthetic Dimensions. Sur les voix par exemple, et les private joke destinées aux connaisseurs : à quoi vous fait penser la lumière rouge de la fenêtre du 22 Acacia avenue ? Renseignement pris, on apprend que c’est ici qu’habite Charlotte la prostituée. Ok. Au fait, des fans, y’en a-t-il dans l’assistance ?