« Ne me forcez pas à devenir méchant » disiez-vous. « Ne me tentez donc pas, mécréants ! », ajoutiez-vous. Mais que diable, pourquoi ont-ils passé outre vos menaces ? Car désormais, il est bien trop tard : vous avez décidé de montrer à quel point « il est bon d’être méchant ». Et Dungeon keeper 2 compte bien vous mettre entre les mains les outils les plus maléfiques… Décidément, l’ignominie vous ronge à petit feu. Votre objectif : assouvir une bande de larbins afin de défier le bien et l’anéantir avec plaisir. Electronic Arts joue donc pour la seconde fois avec notre fantasme le plus cher et le plus inconscient : faire le mal sans aucune raison apparente. Si ce n’est celui de prendre un malin plaisir à réduire à néant toute idée de bonté et d’humanité. Pour parvenir à vos fins, il faudra attirer vos larbins, les entraîner, les nourrir, les récompenser en cas d’offensive réussie ou, au contraire, les frapper en cas de défaite.
Dungeon keeper 2 constitue un parfait mélange entre jeu de stratégie, de rôle et d’action 3D. En un clin d’œil, vous incarnez la bestiole de votre choix : gobelin, troll, sorcier ou même squelette. La vue subjective vous donne alors de nouveaux pouvoirs tout en ayant l’occasion unique d’admirer de plus près le monde que vous êtes en train de bâtir. Après chaque mission, une scène cinématique du meilleur effet vous entraîne vers un nouvel objectif, toujours plus cruel. Parmi les nouveautés de cet opus, notons la possibilité de créer un casino : vos larbins y dépenseront ainsi l’or que vous venez de leur remettre ! Autre bonne surprise : le mode « p’tit donjon », qui vous autorise à créer votre territoire sans souci d’être attaqué. Un vrai Sim city version gore…
Côté imperfections, la liste vaut son pesant d’or. En effet, malgré l’efficacité indéniable de cette macabre formule de jeu, les missions restent souvent assez peu diversifiées. Par ailleurs, certains illogismes sont légion. Exemples à l’appui : des salles peuvent être construites sans mur. Imaginez donc une salle des trésors sans enceinte de protection… D’autre part, pour détruire des canons, il faut obligatoirement faire appel à des… squelettes ! Comme quoi, les morts ont parfois un répondant surprenant. Malgré tout, Dungeon keeper 2 reste une référence incontournable pour tous ceux qui aiment jouer les tortionnaires impitoyables. Quant à ceux qui ne voient pas d’un très bon œil l’idée de combattre le bien, qu’ils achètent un jeu de Mille bornes et basta !