Encore inédit au Japon pour d’obscures raisons de droits, Dead or alive 2 s’apprête à déverser sa horde de bimbos aguicheuses sur les terres françaises. Seul jeu où les avantages mammaires des combattantes sont des atouts marketing pour son distributeur (qui ne s’est pas gêné pour les utiliser à outrance), DOA2 se doit avant tout de distribuer des gnons à bon compte. Ce qu’il fait avec beaucoup d’intelligence. Bien loin des beat’em-up réservés aux maniaques des combos répétitifs et même des « classiques » (Soul calibur, Tekken ou encore Bloody roar 2), DOA 2 ouvre une nouvelle voie pour les suiveurs. Désormais tous les coups peuvent être bloqués, détournés pour placer soi-même des attaques qui auront de quoi désarçonner l’adversaire. Plus besoin d’attendre que la tempête « combo » retombe pour répliquer, la contre-attaque devient la stratégie principale.
Tecmo innove dans la finesse comme l’avait fait en son temps la série mésestimée des Tobal. Avec une bonne centaine de mouvements par personnage, un combat ressemble rarement à un autre, dès que le joueur commence à contrôler son accès de panique qui lui fait faire un peu n’importe quoi. En revanche on ne remerciera jamais assez peu Sega, dont le pad prouve une nouvelle fois ses limites… Sans parler de son esthétisme discutable, il pose des problèmes dès que l’on cherche à assigner les coups, prises et combo sur chaque bouton. On se retrouve vite dans l’obligation de faire des choix cruciaux que l’on finira de toutes manières par regretter au cours d’une rencontre. Dommage que rien ne nous soit facilité pour apprécier la panoplie des attaques disponibles. Les prises en particulier n’ont jamais été aussi impressionnantes. Les nuques, les membres se brisent dans un fracas hallucinant.
Dommage que les personnages ne soient pas plus expressifs. Une pointe de charisme manque à la plupart des douze combattants. Même le boss a de quoi laisser dubitatif le public occidental. Peut-être à cause de ses tongs en bois, style rétro-nippon… On sent l’influence de Sega dans l’approche technique de la baston 3D. Tout est un peu trop lisse pour que le joueur réussisse à s’enticher de ceux qui prendront des coups à sa place. Un choix d’autant plus étrange que les designers ont laissé leur talent exploser sur les arènes qui accueillent les rencontres. Pour la première fois d’ailleurs on pourrait plutôt parler de décors. Les combats titanesques ne se tiennent plus que dans un seul lieu. Sur les hauteurs enneigées, par exemple, il suffit à votre personnage de saisir son adversaire et de le balancer dans une faille pour que l’affrontement se prolonge en contrebas. Juste pour le plaisir des yeux… Quel que soit l’environnement on en vient rapidement à chercher les endroits les plus propices à ces poursuites impitoyables. Un régal ! Les combattants passent à travers un vitrail pour tomber 20 mètres plus bas, du haut d’une plate-forme, avant de s’acharner à briser un par un le moindre petit os. Mais le combat reprend vite ses droits. Le cogneur laisse peu de temps sa place au touriste en mal de sensations. Encore que c’est probablement ce dernier qui épuisera le moins rapidement DOA 2. Outre la lassitude inhérente au genre, Tecmo n’a ajouté absolument aucune récompense pour les joueurs les plus persévérants. Rien n’est à débloquer, tout est exhibé dès le départ. Alors, malgré les différents modes (Tag, Survivor…), mieux vaut s’y adonner de temps en temps plutôt que de s’en lasser en une heure.