Après trois fracassantes aventures de Crash, le plus fracassé des diables de Tasmanie (peut-être même devant Taz) qui reste une des meilleures séries ludiques, Naughty s’est senti assez sûr de sa mascotte milliardaire pour se lancer dans la rentabilisation avec un jeu de tazkart. Rien de condamnable si le jeu en vaut la chandelle et si Crash ne devient pas un alibi marketing pour nous faire bouffer du Royco minute soupe (en clair du réchauffé).
Ceux qui s’attendaient à une nouvelle aventure tournoyante risquent d’être déçus. Ici, vous êtes aux commandes d’un petit bolide. L’avantage c’est qu’on pas obligé de choisir le rouquin-maboule, la liste d’apprentis pilotes étant assez longue. Les fous du volant sont les personnages récurrents de la saga : Cortex, Tiny, Pura, Polar, Coco, Ngin, et Dingo. Après avoir choisi celui qui vous parait le plus fiable, vous affrontez les autres à armes égales. Les véhicules ont des moteurs équivalents, seule l’accélération change, mais en fonction du gabarit de la bête. Plus elle est grosse, plus le démarrage est difficile. Mais la nature vous a doté de grosses épaules et rien ne vous empêche d’en user pour vous faire respecter et foutre les autres en l’air. Au cours du championnat, vous participez à quatre courses par monde (quatre également) divisées chacune en trois modes ! Imaginez le nombre d’heures sachant qu’il faut remporter la course sur tous les circuits pour affronter un boss motorisé et changer de monde en cas de victoire.
Des tours, vous en ferez, pour mémoriser le circuit dans un premier temps, même si la difficulté est plutôt bien réglée. Les premières pistes passées, les merles vont déchanter et même s’enrouer en voyant la complexité de certains passages. Une erreur s’avère souvent fatale. On est souvent à un poil de cul d’hyène (la hyène, c’est la meilleure amie de l’homme) de la victoire quand le départ d’un missile se fait entendre juste derrière. La cible de lock apparaît sur votre nuque, le stress monte et là, dans le meilleur des cas, le missile vous frappe de plein fouet : vous passez pour un mec qui n’a décidément pas de chance. Dans le pire des cas : les mains moites, la manette vous échappe alors que le ravin vous tendait les bras… dommage ! Voyez l’ambiance d’une partie multi-joueurs… C’est bien sûr dans ce mode que CTR prend son envol ludique. Rien n’est comparable à une partie de fous sur des pistes tordues à outrance et des items à faire pâlir n’importe quel jeu de plates-formes. Des caisses de dynamites qui se posent sur votre crâne dès que vous passez dessus (le seul moyen de s’en débarrasser et de sauter le plus possible), des potions aux effets illégaux, des boulets de canon, des ralentisseurs, des missiles à tête chercheuse… Les hurlements des joueurs font partie intégrante de la réussite d’une partie.
CTR est une réussite technique indéniable. L’animation est parfaite, les graphs colorés et bien frappés (ils perdent un peu de leur superbe en mode multi-joueurs). Pour le reste, tout dépend finalement de la qualité des joueurs humains concurrents. Ouais, malheureusement, ils ne sont pas encore livrés avec la boîte !