En plein cœur de la Seconde Guerre Mondiale, alors que les puissances de l’Axe dominent l’Europe de l’Ouest, l’armée allemande regroupe ses forces pour préparer l’invasion de la Grande-Bretagne… Dans ce contexte, le colonel Dudley Clark n’est pas vraiment du genre à privilégier l’option défensive. Pour preuve, histoire de prendre le taureau par les cornes, il monte à la hâte une unité spéciale composée d’une poignée d’hommes exceptionnels : un béret vert dit « le boucher » (c’est lui la brute qui se dissimule, escalade les parois les plus lisses et charcute l’ennemi au couteau), un chauffeur (outre le fait qu’il est le seul homme à pouvoir manœuvrer tout type de véhicule, c’est aussi lui le médecin du groupe), un nageur de combat (il plonge, se sert de son bateau pneumatique pour transporter sur l’eau les collègues et manie parfaitement le harpon), un artificier dit « le pompier » (en plus d’être un pro de l’explosif -à retardement, télécommandé et grenades-, le garçon utilise des pièges au sol qui neutralisent l’ennemi au premier contact et des pinces pour couper les grillages), un sniper (fusil à lunette pour calmer le jeu à longue distance… et médecin à ses heures, quand le chauffeur n’est pas de la partie) et un espion (il peut se faire passer pour un SS s’il trouve un uniforme, distraire l’attention des ennemis en bavardant avec eux et les empoisonner discrètement). C’est avec cette équipe de choc que vous devrez accomplir une vingtaine de missions réparties sur quatre campagnes : faire sauter une installation allemande, libérer des prisonniers, liquider un général ennemi… jusqu’à l’assaut final au cœur du Reich.
L’intérêt de Commandos réside essentiellement dans le fait qu’il faut privilégier en permanence la prudence et la réflexion. Ne comptez pas une seule seconde vous en tirer en liquidant sauvagement les adversaires ! Par moment, il sera même nécessaire d’éviter certaines troupes. Non, la grande majorité du temps, il faudra ramper, se dissimuler dans la neige (pour le béret vert), dans les bâtiments (dommage qu’on ne puisse s’en servir pour shooter peinard…), bref la jouer fine, car l’ennemi voit tout et entend tout. Heureusement, certaines options ou certains détails vous permettent d’anticiper ses mouvements. Dans la neige, les traces de pas dessinent son parcours, régulier et répétitif, une caméra vous permet d’en suivre un en particulier et vous pouvez même visualiser en temps réel son champ de vision (idéal pour repérer les coins sûrs et définir les meilleurs trajets). N’oubliez pas, l’attaque par derrière, y’a que ça de vrai ! Enfin, reste la possibilité d’utiliser des objets, comme des véhicules ou des barils d’explosifs.
Puisqu’il n’est pas évident de s’occuper de tout ce petit monde en même temps, les concepteurs ont prévu l’option découpage de l’écran. Ainsi on peut suivre les agissements de six héros à la fois. Un peu déroutant au premier abord, mais la pratique s’avère rapidement indispensable…
Techniquement, le jeu ne souffre d’aucun défaut, si ce n’est peut-être l’absence de musique susceptible de renforcer l’atmosphère, pesante et oppressante. Les décors sont de toute beauté, les graphistes n’ayant pas lésiné sur les détails.
Seul ennui, il faudra remplir les objectifs sans perdre un seul homme pour passer à la mission suivante. Pénible ! Pourtant… c’est certainement ce qui rend Commandos encore plus enivrant et augmente sensiblement sa durée de vie. Excellent jeu quoiqu’il en soit.