La sortie en cours de la trilogie inspirée de Blair Witch a de quoi surprendre. Le genre survival horror a depuis bien longtemps déserté la plate-forme PC pour s’éloigner vers des horizons plus cléments, et ce n’est pas la sortie sporadique de quelques titres ou les transplantations des Resident evil qui témoignent d’une activité intense. L’affaire se corse lorsque l’exercice touche à l’adaptation d’un pseudo-film underground culte.
Heureuse surprise : les trois titres évitent la copie conforme et explorent les histoires parallèles qui entourent le mystérieux bled de Burkittsville. Le premier volume ne met donc pas en scène une jeune fille à court de mouchoirs en papier au fin fond d’une tente mais une enquête policière des plus paranormales. Doc Holliday, sorte de Scully version 1941, est envoyée dans la cité diabolique, où, accompagnée de quelques ustensiles indispensables (un détecteur à plasma, une arme de poing et un magnétophone), elle a pour mission de découvrir le pourquoi du comment. Heureusement pour elle, Rustin Parr s’est gentiment proposé pour éclairer ses lanternes : il vient donc de se rendre aux cow-boys du coin, non sans avoir avoué d’atroces meurtres rituels commis sur de gentilles têtes blondes sans défense.
Un gameplay des plus classiques : la petite séance d’entraînement permet de configurer les touches et de se familiariser avec le mode propre au genre, la 3D précalculée. Le moteur graphique, celui de Nocturne, a pour l’occasion été amélioré et quelque peu allégé. Pas assez toutefois pour profiter d’une bonne fluidité et d’une grande richesse des détails sur des config modestes. C’est donc avec des nerfs d’acier qu’il convient d’affronter le monde oppressant de Blair Witch. Pas rare, hélas, de devoir attendre quelques instants de trop au cours d’un échange réglementaire de coups de pioche.
La reconstitution d’une petite ville américaine perdue au milieu des bois touche à la perfection tant le rendu photogénique est de qualité. Et quand le tout s’accompagne d’environnements sonores adéquats, la visite de l’église ou du cimetière à des heures indues promet de bonnes vieilles montées d’adrénaline.
Mélange d’investigation et de dégommage de monstres, l’action tourne court assez rapidement. Du côté de l’enquête, aucune inquiétude à avoir. L’héroïne dispense, après chaque événement important, un résumé longuet et un tantinet ennuyeux de tous les faits mémorables, allant même jusqu’à dessiner les développements ultérieurs. Pour les têtes en l’air, le tout est consigné dans un généreux journal. Sans possibilité d’influencer le déroulement de l’histoire, le joueur suit penaud les diverses explications, tournant la tête quand on le lui demande. Malgré ses défauts de jeunesse, Blair Witch vol.1 a le mérite de remettre au goût du jour un genre donné pour mort. Gageons que les autres titres suivront au moins la même lignée.