« Ce jeu est unique, il va révolutionner l’univers des jeux de stratégie » nous signale le dossier de presse. Hélas, il n’en est rien. En vérité, Anno 1602 est même franchement banal dans le genre Settlers-like.
Nous sommes ici en 1602 et le futur de l’Europe est plus qu’incertain. Un petit groupe de colons décide de prendre le large pour éventuellement faire fortune sur des terres inexplorées. Anno 1602 fait donc partie de ces jeux qui vous intronisent grand démiurge, responsable de la destiné d’un peuple qu’il va falloir créer, faire vivre et prospérer. Celui-ci part de rien, tout juste d’un bateau, à la recherche d’une terre. Ou plus précisément d’une île dont le niveau des ressources et les particularités décideront du sort de la peuplade. Gaffe à bien choisir le site propice à votre installation… Si l’archipel contient du fer, c’est bien, si elle regorge d’or, c’est mieux !
La construction d’un entrepôt sur l’une des îles signifie clairement que vous avez jeté l’ancre et que c’est sur ce bout de terre que la suite des événements va se dérouler. Là, on retrouve la chaîne classique du développement : édification de fermes, d’habitations, de routes, de marché et tout le toutim… La construction d’un bâtiment instaure de nouvelles possibilités d’évolution. Exemple : la ferme céréalière produit du blé. Le blé seul, comme ça, c’est bien sympa, mais sans plus, non ? Oui mais c’est sans compter sur le moulin qui nous le transforme en farine… Toujours pas convaincu ? Bien, alors une boulangerie devrait faire l’affaire puisque c’est elle qui, avec cette farine, fera le pain. On peut transposer l’exemple sur les vignobles et le vin, la laine et le tissu, les routes, les quais et la pierre…
En marge de la production, vos colons méritent, et vous imposent, l’éducation (écoles), la sécurité (pompiers, armée), le luxe (orfèvres), la santé (hôpitaux, bains publics), la religion (chapelle) et le divertissement (tavernes, théâtres). Une bonne manière parfois, de faire passer plus en douceur l’augmentation des taxes… Enfin, il faudra établir des accords commerciaux avec les trois autres civilisations, voire, ici et là, avec quelques indigènes. Avant de batailler, puisque l’objectif ultime et habituel consiste à conquérir de nouveaux territoires. Terres ennemies comprises donc. Sachez que les combats se déroulent à la fois sur terre et sur mer, d’où l’utilité d’assurer la construction d’une flotte digne de ce nom.
Un mode tutorial vous familiarise avec le jeu, mais le plus instructif consiste justement à jeter un œil attentif au développement des peuplades ennemies. Histoire d’apprendre qu’il n’est pas indispensable de construire des routes autour de chacun des bâtiments. Un point de jonction suffit et les structures attenantes sont automatiquement reliées. On notera également qu’il est de bon ton dans la construction de procéder par groupe de structures homogènes : faites donc cette affreuse distinction entre les zones habitables et les zones industrielles, les quartiers pauvres et les quartiers riches.
Pas vraiment à la hauteur d’un Caesar III, Anno 1602 bénéficie tout de même d’une réalisation fort respectable et d’un intérêt indéniable. Dans un premier temps, car il est éphémère. C’est là l’inconvénient majeur du jeu, bien trop dans la lignée des productions précédentes.
Anno 1602
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