C’est l’histoire d’une bande de cyberfêlés qui décide de s’établir à Dakar en juillet 1996, sans aucune aide, ni publique, ni privée (“avec nos fonds propres” insistent-ils), histoire de prouver (peut-être?) que l’Afrique de l’Ouest a elle aussi des choses à dire sur la toile.
C’est ainsi qu’est né leur site : metissacana, une petite merveille ! Avec sa galerie virtuelle, où l’on peut apprécier les oeuvres d’Oumou Sy, styliste de mode, grande prêtresse du lieu, celles d’Ousmane Sow, géant de la sculpture africaine aujourd’hui célébré partout dans le monde, et celles également du désigner Babacar Sedikh Traoré.
Pour le faire vivre, ils montent un cybercafé. C’est le premier de la région, bien avant que ça ne devienne une mode sur tout le continent. Il se transforme rapidement en un lieu culturel d’échanges et de rencontres diverses : on y cause nouvelles technologies et création (musique, cinéma, arts plastiques…), on propose au passage des leçons de formation en informatique, au netsurfing et à la restauration (essentielle la restauration !). Résultat : le cybercafé enregistrent au total 400 visites par jour en moyenne. Une audience inespérée pour un site africain qui sévit depuis son environnement naturel.
Avec eux, le Sénégal se connecte au Web (25000 heures de connections payantes et locales en 18 mois pour 450 abonnés à domicile), et invite les internautes du monde entier à venir le visiter. Un pari difficile à tenir à l’heure actuelle en Afrique que la bande du Metissacana remporte haut la main… Mais il leur manque quand même du son.