Après FantAsia et ses quatre semaines de films fantastiques et asiatiques (juillet-août), le monstreux Festival des films du monde et ses quatre-cents films en dix jours (septembre), revoilà l’automne et le Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias, 27e édition. Le cinéphile a encore dix jours pour faire provision d’images pour l’hiver et voir entre deux bières des films qui le déprimeront ou lui feront oublier sa misérable condition humaine jusqu’à l’été prochain où tout recommencera, peut-être.
Le FCMM se spécialise cette année dans le film étrange, indépendant et l’expérimentation multimédia, avec quelques têtes d’affiche pour attirer l’attention. C’est ainsi que les montréalais pourront découvrir les très attendus films canadiens Un 32 août sur Terre, de D. Villeneuve (l’un des six réalisateurs de Cosmos), le millénariste Last night de Don McKellar et Le Violon rouge de François Girard, ainsi que le dernier Lars Von Trier, Les Idiots (on pourra également visionner un documentaire sur ce cinéaste secret qui refuse toute entrevue avec les médias : Tranceformer: a portrait of Lars von Trier, de Stig Bjorkman). Ainsi que Ceux qui m’aiment prendront le train de Patrice Chéreau et La vie rêvée des anges d’Érick Zonca, qui valut le prix d’interprétation féminine à Cannes à ses deux interprètes, Élodie Bouchez et Natacha Régnier. On pourra voir également le sulfureux Pas vu pas pris de Pierre Carles, précédé par sa réputation de « documédie » maudite.
Mais le festival sera aussi l’occasion de découvrir l’humoristique et cruel Happiness de Todd Solondz, prix de la critique internationale à Cannes, et comme un répondant pervers, Douleurs… de S. Dwoskin qui explore l’univers de la souffrance, jamais bien loin de celui du bonheur. Les amateurs de films asiatiques mal sevrés de FantAsia se consoleront avec la sélection asiatique composée de Blue Fish de Yosuke Nakagawa, fable presque muette sur l’incommunicabilité, de la coproduction voyeuriste franco-taïwanaise Le Trou de Tsai Ming-liang, de Made in Hong Kong de Fruit Chan, un autre film sur les conséquences mentales de la rétrocession du territoire à la Chine. Enfin, sera projetée la mini-rétrospective Rokuro Mochizuki, présenté comme « le réalisateur le plus fascinant du nouveau cinéma japonais indépendant et d’avant-garde ».
Côté rétrospectives, Jean Eustache, Man Ray, Vladimir Kobrin, Robert Cahen et Michel Chion seront également à l’honneur. Pour les aventureux, l’imposante sélection de courts et de moyens métrages comblera, espérons-le, tous les désirs : du documentaire politique au journal intime d’une amoureuse en passant par diverses expérimentations, films d’animation, petits bijoux d’horreur, le FCMM est l’une des vitrines les mieux garnies à Montréal pour ce qui est de la production mondiale de courts et moyens métrages.
Et parce qu’il faut bien des nouveaux médias dans un festival de nouveaux médias, le Media Lounge s’animera chaque soir des œuvres et performances multimédias des très nombreux artistes attendus, abritant démonstrations de CD-Rom (dont Immemory de Chris Marker), présentation de sites Web novateurs, installations, etc. Naturellement, Chronic’Art ne manquera pas de vous tenir au courant de tous les évènements qui auront marqué le 27e FCMM dans sa prochaine livraison !
Notre correspondante à Montréal,
Le site officiel du Festival international du nouveau cinéma et des nouveaux médias