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Justement, le répertoire actuel est le même que celui de la tournée précédente ?
Oui à l’exception près qu’il y a eu un changement de personnel et que cela va amener beaucoup de choses. C’est notre deuxième concert avec cette formation, mais avec Emmanuel Borghi au piano on gagne énormément de stabilité au niveau interne de la musique… Ca devient presque mon compagnon de route de plus longue date, c’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup au niveau musical ; quelqu’un de… vivant.
Vous êtes actuellement en studio avec Magma. Quels sont vos projets ?
Nous avons enregistré et édité récemment un CD Magma 2 titres avec la nouvelle formation de Magma : Stella Vander (chant), Isabelle Feuillebois (chant), Bertrand Cardiet (chant), James Mac Gaw (guitares), Emmanuel Borghi (piano Fender), Philippe Bussonnet (basse électrique), Christian Vander (chant, batterie). Il y a une composition du bassiste Philippe Bussonnet et une composition personnelle. Ce sont des titres assez courts, ce qui n’est pas fréquent pour Magma. Deux thèmes très différents au niveau de la composition et des couleurs.
Vous tournez depuis près de 3 ans avec le « nouveau » Magma, dont la formation a été modifiée à plusieurs reprises. Pour l’instant, le répertoire (Kobaïa, Theusz Hamtaahk, Hhaï, De Futura, Köhntarkösz et MDK) n’a pas changé et demeure composé des grands classiques du groupe. A quand de nouvelles compositions sur scène ?
Nous avons mis du temps à monter la trilogie Theusz Hamtaahk qui comprend Theusz Hamtaahk, Würdah Itah, Mekanïk Destruktïw Kommandöh, afin de la jouer sur scène pour la première fois dans son intégralité. Bien sûr, nous préparons parallèlement un répertoire avec de nouvelles compositions. Dans un premier temps, nous incluons les deux morceaux du CD 2 titres au répertoire.
Quels souvenirs gardez-vous de votre tournée japonaise ?
J’ai gardé une très forte impression du Japon. Les Japonais sont émouvants et ont encore suffisamment d’instinct pour que, lorsqu’ils s’engagent, ils le fassent pour toujours. Le groupe et la musique ont été très bien accueillis au Japon. Ceux qui attendaient Magma depuis des années sont sortis heureux des salles de concert. Nous n’oublierons pas les beaux moments que nous avons passés là-bas.
Mis a part cette actualité, que devient votre projet Les Cygnes et les corbeaux et sous quel nom sera-t-il publié ?
Parallèlement aux activités de Magma, j’enregistre actuellement Les Cygnes et les corbeaux qui sera en principe publié sous le nom de Christian Vander Les Cygnes et les Corbeaux. Déjà quarante minutes en studio ont été réalisées, principalement avec Stella Vander et moi-même, à l’aide d’un clavier maître.
Lors d’une récente conversation téléphonique, vous avez beaucoup insisté pour présenter ce disque comme une œuvre majeure de votre répertoire. Vous l’avez défini comme « un travail de quinze ans » : ce projet a-t-il beaucoup évolué sur la forme et le fond depuis sa création ?
J’ai toujours voulu présenter un travail achevé. Proposer des réponses et non pas des questions. Lorsque je travaillais sur Les Cygnes et les corbeaux, plus j’avançais dans mon travail, plus je me rendais compte que le morceau ouvrait des voies, des perspectives nouvelles qui semblaient infinies. J’ai dû m’imposer des limites pour pouvoir négocier, conclure. Il m’aura fallu malgré tout quinze ans pour le faire (1981-1996). J’ai expérimenté ce thème au sein du groupe Offering, ce qui a contribué à le faire évoluer. Les Cygnes et les corbeaux est l’évolution logique de toutes les musiques que j’ai composées auparavant. Toutefois, il y a un gouffre entre Köhntarkösz – M.D.K. et Les Cygnes et les corbeaux. Le morceau est exécuté d’un seul tenant vibratoire. D’une mesure à l’autre, d’une phrase à l’autre, rien ne se répète jamais car chaque fraction de temps que je nomme « cosme » est vécue de manière unique. On peut écouter le morceau de l’extérieur, tout semble à peu près normal, ce qui est bien aussi. Mais si on plonge à l’intérieur, on y découvrira des choses très longtemps. Et ce qu’on y ressentira sera alors complètement différent. Il ne faut pas oublier que dans ce monde de chaos, John Coltrane s’est laissé mourir à l’âge de 41 ans. Cela va bien au-delà des mots.
Propos recueillis par