Avec « Time to turn », François Taillandier met un point final à « La Grande intrigue », le cycle romanesque en 5 tomes qu’il avait commencé en 2005. L’occasion de le retrouver pour tirer le bilan et nous interroger avec lui : que peut le roman aujourd’hui ? Dans quelle société vivons-nous ?
Nous avions rencontré François Taillandier il y a cinq ans, alors qu’il commençait avec Option paradis un cycle romanesque en cinq volumes, « La Grande intrigue » : un travail qui se propose d’analyser l’époque en ses origines et dans son devenir. Pari tenu ! Le dernier roman de la pentalogie sort en cette rentrée, et clôt donc en même temps la décennie 2000 et cette entreprise littéraire qui, pour s’adapter à son objet, a dû rompre les canevas du roman traditionnel afin d’offrir une fresque éclatée entre espace et temps, entre générations, entre relations intimes et relations historiques, en présentant des personnages comme précipités dans des réactions chimiques. Bref, Taillandier a utilisé le roman comme un laboratoire, comme une autre manière de comprendre et d’analyser, sans pour autant évacuer les vertus purement littéraires (esthétiques, émouvantes ou satyriques) du genre. Après la faillite de ce qu’il avait intitulé « l’option Paradis » (c’est-à-dire, dans son vocabulaire, la postulation, en Occident, d’une réalisation de l’homme dans une nouvelle patrie pacifiée et hédoniste), l’écrivain ne semble plus envisager aujourd’hui que le Chaos. Rencontre, bilan et perspectives.
Chronic’art : Quel est votre sentiment au terme de cette fresque littéraire qui vous a demandé huit ans de travail ?
François Taillandier : Ça a été des années durant lesquelles je n’ai pas perdu mon intérêt pour ce projet, qui m’a accompagné sans que je n’aie jamais le sentiment qu’il soit périmé. Ça se prêtait assez bien à tout ce que j’avais envie d’écrire et ça en a été le réceptacle, avec un protocole d’ensemble qui a fonctionné. Je m’y suis donc retrouvé jusqu’au bout. Mais mon sentiment, aujourd’hui, c’est que j’en ai désormais fini avec les romans, en tout cas pour pas mal de temps.
A ce point là ?
Oui : j’ai un peu l’impression que « La Grande intrigue » a épuisé ce que je peux faire dans le roman, d’une certaine façon. Quand je fais le bilan, j’ai écrit quatre romans (qui m’intéressent encore) et cette « Grande Intrigue » les couronne. Après, fabriquer un roman, on peut toujours, mais j’ai l’impression d’être abouti sur ce point-là. On peut en penser ce qu’on veut, mais moi, ce que j’avais à faire dans le roman, je l’ai fait.
Dans quelle direction vous orienteriez-vous, alors ?
C’est très flou pour le moment, mais je vais m’occuper d’Histoire. Sans fiction. Pas en chercheur, bien sûr : en écrivain. Mais j’ai envie de parler d’Histoire, même s’il est un peu tôt pour dire quelle forme cela prendra. Ce sera maintenant la dominante.
On pourrait de fait envisager « La Grande Intrigue » comme un glissement du roman à l’Histoire, non ?
Oui, c’est peut-être ça qui m’y a amené : je me suis aperçu que l’explicitation historique était nécessaire, et dans le roman, on ne peut pas en faire trop dans ce genre-là. Pour prendre un exemple, dans « La Grande Intrigue », il y a un passage assez bref sur les papes, à la fin du dernier tome : j’évoque très vite le Syllabus au XIXe siècle, Vatican II, etc. Bon, ça vient un peu comme ça, dans la thématique, mais au fond, j’aurais eu envie de développer là-dessus. Parce que l’Histoire est ignorée, tout simplement, et très largement. Il y a beaucoup de choses dans l’Histoire dont la plupart de nos contemporains ont à peu près perdu le souvenir ; je pense que toutes ces parts englouties de l’Histoire, il faut les faire ressurgir.
Cette entreprise pentalogique, par ses sujets et par la durée de son écriture, était déjà fondée sur l’idée de temporalité. Cette idée vous semble-t-elle particulièrement essentielle à notre époque ?
C’est en effet une idée qui domine depuis le début, et ça fonctionne à tous égards. Notre époque me semble particulièrement marquée par cette idée d’une temporalité immédiate. On oublie immédiatement ce qu’était avant-hier. J’y pense souvent au sujet de la technique : on ne se souvient pas qu’il y a moins de vingt ans, on vivait sans Internet. On le sait vaguement, mais on n’y pense plus. De toute façon, le dédain de l’Histoire est très présent dans les mentalités actuelles. Peut-être pas dans celles du public, d’ailleurs, il y a des curiosités… Mais dans l’idéologie de l’époque, il y a un véritable dédain de l’Histoire. Ce n’est plus que l’image même de ce qu’il faut condamner, car dans notre société, on est construit sur un certain nombre d’avant / après : avant 1789, avant les progrès de la médecine… Avant c’était abominable, c’était l’enfer, maintenant ça va. On reste dans cette idéologie du Progrès, qui a du vrai à certains égards, mais qui est binaire ; à la fin, on ne tire plus de l’Histoire que des repoussoirs : c’est la logique des repentances multiples. Et je crois que ça ne suffit pas. Tout nous convie à être une espèce d’atome qui se balade en profitant, s’il le peut, de ce que lui offre l’époque, sans plus trop savoir d’où tout ça est sorti et ce qui est oublié au passage. Moi, je pense qu’on ne comprend quelque chose à soi-même et à sa vie que si on le replace dans ce qui nous a précédés, justement. Et sans l’a priori que c’est forcément négatif.
Dans l’entretien que vous nous aviez accordé voici cinq ans, lors de la sortie d’Option paradis, le premier volume de « La Grande Intrigue », vous disiez : « Je vais voir ce qui va se produire… ». Vous évoquiez la crise du pétrole… Qu’est-ce qui vous a le plus surpris depuis 2005 ?
Ah oui, la crise du pétrole… J’ai finalement laissé tomber ce sujet. S’il y a quelque chose qui s’est précisé, en fait, c’est le sentiment de la menace. L’avenir devient de plus en plus menaçant – du moins je le pense. Alors peut-être que ce sera conjuré, je n’en sais rien ; et puis on ne peut jamais prédire. J’avais prévu de montrer l’implication du pétrole dans l’Histoire du siècle et demi, avec l’idée qu’on allait forcément aboutir à un effondrement collectif ; et puis j’y ai renoncé, mais cette idée reste diffuse dans « La Grande Intrigue ». La déprime du personnage de Nicolas évoque ça. Il n’a pas de raison personnelle d’être tourmenté, mais à un moment, il a l’impression que ce qu’il appelle « les contreforts du monde » sont en train de se casser la figure. Et c’est certainement la grande peur de notre temps. On ne peut pas éternellement s’entendre dire que la Terre est de plus en plus surpeuplée, que notre activité provoque des changements climatiques, que les ressources naturelles s’épuisent… Est-ce qu’on ne va pas compromettre la simple possibilité de la vie ordinaire ? Vous me direz que dans les années 1960, les gens avaient peur de la bombe atomique, et qu’en fin de compte la guerre nucléaire n’a jamais eu lieu. Mais enfin, quand même : j’ai l’impression que c’est un monde qui a peur d’être dans un basculement qu’il ne maîtrise plus du tout, et à tous égards. Tout devient un peu apocalyptique. Je lis ce qui s’écrit maintenant à propos de la Chine, par exemple : ce pays devient énorme, démesuré, il a des besoins toujours plus gigantesques et possède une puissance à quoi plus personne ne peut véritablement résister. Tout ça, à tort ou à raison, crée une peur apocalyptique, mais une apocalypse ou Dieu ne paraîtrait pas.
Pensez-vous toujours que nous allons sortir de ce que vous avez nommé « l’option paradis », cette croyance que l’on pourra réaliser un monde heureux libéré de toute contrainte ?
Oui, il me semble que je figure un peu ce basculement. Dans le tome V, j’ai tenté de faire une anticipation : les choses se passent au-delà de 2010. Le monde où l’on voit Greg et Clara se rencontrer n’est plus un monde où survit l’option paradis. Plus personne ne peut y croire. Finalement, ça a fonctionné dans les années 1950-1960, et puis après ça s’est déglingué. On sent bien que cet optimisme béat qui a pu gouverner l’Occident après la Deuxième Guerre mondiale, ne peut plus être défendu. Le monde devient chaotique.
L’un des sujets principaux de « La Grande intrigue » est le langage lui-même, de la séquence de sainte Eulalie (premier texte connu en langue romane) à l’invention d’une espèce d’espéranto anglophone minimal. Croyez-vous inévitable le délitement des langues classiques ?
Je pense que c’est un des risques. Il y a plusieurs niveaux de langage. D’abord, le langage spontané de l’animal humain : l’être humain apprend à parler sans savoir qu’il parle, et ça se vérifie à l’échelle de l’espèce et à l’échelle de chaque individu qui naît. Et puis les sociétés ont essayé d’instituer le langage ; c’est pourquoi j’ai fait ce détour par la cantilène d’Eulalie, qui apparaît à une époque où tout est très troublé.
Les langues celtes et gauloises ont à peu près disparu ; arrive un bas-latin mêlé de francique qui devient la soupe originelle de la langue romane. Et si on étudie l’Histoire de cette époque, on constate que les gens ne savent pas ce qu’ils parlent. Ils ne donnent pas de nom à leur langue, et ils ne savent même pas qu’ils ne parlent plus latin. C’est attesté. On prend vaguement conscience que le latin d’Eglise ne correspond plus à ce qui est dit. Peu à peu, on commence d’examiner cette langue vulgaire, on sait quand apparaissent les premiers embryons d’une grammaire. Et puis il y a des œuvres. Tout cela correspond à une institutionnalisation sociale. Ensuite le français, vers la Renaissance, prend une espèce de majesté et se pose comme un concurrent moderne de la langue latine et grecque. On est encore un peu dans cette période-là, à travers l’enseignement, des institutions littéraires ou para-littéraires : la langue se connaît. Mais je sens que dans la société moderne, et internationalement, on tend à retourner vers une langue qui ne se connaît plus, qui s’applique et se réduit à sa fonction d’application sans se soucier de ce qu’elle est. Des parties énormes de l’espèce humaine sont amenées à parler une langue qui n’est pas la leur, et qui n’est même pas vraiment l’anglais… Alors oui, je crois qu’il y a un risque de recul, d’autant que de toute façon, les puissances dominantes n’en ont que faire. J’ai exposé ça dans La Langue française au défi. Ça ne les intéresse plus. Sarkozy est l’incarnation de ce désintérêt. L’espèce d’alliance qu’il y avait entre les classes dominantes et la culture est rompue. Les forces dominantes du monde, ce sont la technologie, le commerce, la finance et ils n’en ont que faire. A l’échelle de notre pays, entre l’époque de De Gaulle et la nôtre, le basculement a été fait. De Gaulle est probablement le dernier chef d’Etat qui était véritablement lettré et qui avait un souci extrême de ça. Ce n’est pas seulement anecdotique, lié à tel ou tel personnage qui devient président de la République : c’est un grand mouvement de fond. A l’échelle planétaire, c’est inquiétant, parce qu’en plus on vit dans le monde des migrations multiples, et si je n’ai rien contre l’immigration en tant que telle, cela crée en plus un brouillage total.
Un de vos personnages invente ce qui pourrait être un équivalent moderne de la « novlangue » d’Orwell…
Oui, sauf qu’il y a une grosse différence avec Orwell : mon bonhomme n’a pas de volonté politique. Il ne s’agit pas d’un totalitarisme policier ou de contrôle. Mais, ça peut en être un pire, à la rigueur : parce qu’il n’a pas de centre. On pourrait imaginer de détrôner Big Brother, ce n’est pas impensable, tandis que là, ce n’est la faute à personne et tout le monde participe, il est prévu que les tendances spontanées des masses vont s’intégrer à ce langage. Ce qu’il y a de commun entre les deux, c’est la perte : on élimine des tas de mots pour n’en conserver que certains, qui ont un sens extrêmement réduit. Ce n’est pas par mauvaise volonté, seulement on s’en fout, et c’est la grande différence entre les auteurs de science-fiction des années 1950 et maintenant ! Bradbury, lui, pensait qu’on brûlerait les livres. Aujourd’hui personne, hormis quelques fous, n’en émet l’idée. On s’en fout, c’est tout !
C’est moins un autoritarisme qu’une liberté trompeuse ?
Oui, c’est l’idée de la liberté qui prévaut de plus en plus dans nos pays. Dans l’Union européenne, la liberté est conçue comme ce que peut faire un individu du moment que cela ne dérange personne. Une liberté qui n’empêche pas tout le monde d’être interchangeable. Si vous préférez la pizza au boulgour, ça ne gêne personne. Vos tendances sexuelles, du moment que vous ne touchez pas aux petits garçons, c’est très bien… Certes, ça a du bon, ce genre de liberté, mais c’est une liberté très restrictive, en fin de compte, très négative. C’est un peu « l’homme éternel de la publicité » : on sent bien, quand il sourit parce qu’il a un beau téléphone ou qu’il achète une voiture, qu’il doit avoir des convictions religieuses ou politiques, qu’il a une passion pour Dostoïevski ou je ne sais quoi… Mais on s’en fout complètement, on se dit même : tant mieux ! C’est une liberté qui n’a pas droit de cité, en fin de compte, qui est réduite à l’espace privé. Quand on a cherché à traduire « liberté » en chinois, on a trouvé un équivalent qui signifie : « Ce qui n’est pas concerné par les règles sociales ». Voilà ce à quoi, je pense, nous arrivons.
Bradbury et Orwell ont donc perçu des choses essentielles, mais ils l’auraient fait selon des perspectives aujourd’hui dépassées ?
Oui : ils étaient dans l’ombre d’Hitler et Staline, c’est évident. Sauf qu’Hitler et Staline sont parfaitement démodés. C’est le grand problème actuel : on convoque sempiternellement le fantôme d’Adolf Hitler. Moi je veux bien, mais par rapport à notre propre avenir, c’est hors sujet. Hitler, c’est archaïque. Le totalitarisme à venir ne sera pas politique au sens d’un « appareil d’Etat » ; c’est ce qui me désole dans les critiques actuelles contre Sarkozy. Moi, je suis tout à fait contre Sarkozy, mais quand je discute avec des gens qui s’opposent à lui, je m’aperçois qu’il y a un énorme malentendu. Beaucoup trouvent Sarkozy « dangereux » parce qu’il ne serait pas très démocrate : mais Sarkozy est parfaitement démocrate ! Quand il sera battu, il quittera le pouvoir comme un autre, il n’y a aucun souci ! Ce n’est pas ça le problème. Sa politique vis-à-vis de l’immigration passe pour assez dure, et est en effet assez musclée par moments, mais enfin, Sarkozy ne va pas ouvrir des camps ! On prétend qu’il veut caporaliser les médias : or, je ne lis que des médias qui hurlent contre Sarkozy et en disent pis que pendre. Ca ne s’appelle pas « caporaliser les médias ». On rejoue un scénario qui me paraît complètement faux.
Et en quoi Sarkozy est-il dangereux, alors ?
Je pense que c’est quelqu’un qui vise à détruire la société française en tant que pays, pays au sens d’héritage, de communauté profonde venue de loin, avec une histoire complexe… Aujourd’hui, ce qui est à l’ordre du jour, c’est de couper les racines de l’arbre. Et ça passe par toutes sortes de symptômes : aussi bien l’extension du travail le dimanche que le dédain affiché pour la culture classique – on ne veut plus de culture classique dans les concours parce qu’on veut des employés « ajustés au poste ». Ca veut dire quoi, ça ? Que le pompier n’a pas le droit de savoir qui était Molière ?
Vous pensez que le roman contemporain français a tendance à déserter le réel ?
Je pense que nous ne sommes pas très nombreux à avoir le parti pris de vouloir parler du monde où nous sommes. On a parfois l’impression que les romanciers ne vivent pas là, ou ne voient pas ce qu’ils ont sous le pif ! Muray parlait du « roman touristique », il disait que le roman aujourd’hui ne nous renseigne que sur l’endroit où le romancier a passé ses derniers congés payés. Je suis effaré de voir à quel point les choses ont l’air d’aller de soi pour quelqu’un comme Christine Angot ! J’ai eu récemment l’occasion malheureuse de replonger le nez dans certains de ses livres. Elle parle d’une histoire avec l’un de ses amants, comme d’habitude, et puis elle raconte qu’une fois qu’il a été parti, elle a appelé son psychanalyste et qu’elle l’a vu le jour-même. Bon, soit, elle raconte ça… Mais moi, je me dirais : « Tiens, c’est marrant, c’est une femme d’aujourd’hui, et, comme une évidence, elle raconte à son psy tout ce qui vient de se passer, comme une bourgeoise du XIXe irait voir son confesseur ! ». Pour moi, ce serait ça, le sujet. Mais non : elle, elle a le nez dans le guidon, tout cela est l’évidence même du monde ! Enfin, il y en a plein comme ça…
Et quels sont-ceux qui s’occupent du réel ?
Matthieu Jung, par exemple, qui se réclame d’ailleurs de Muray et de moi-même. Ce qu’il écrit est très bien vu. Benoît Duteurtre, également.
Pensez-vous comme Muray que l’Eglise, en dépit de sa dimension anachronique et de ses prises de position parfois maladroites, est en fait la seule institution qui, depuis deux siècles, perçoit précisément ce qui est en jeu dans l’évolution du monde ?
Oui, je pense que l’Eglise n’a jamais raté sa cible, en tout cas depuis le XIXe siècle. Le Syllabus est une provocation monstrueuse ! Pie IX y met noir sur blanc tout ce qu’il ne faut pas penser et qui a aujourd’hui les allures du bon sens le plus évident. Le pape n’est pas idiot, il sait très bien que ça va être un tollé partout. Et c’en est un. A quelqu’un qui le lui fait observer, il répond : « Vous me prenez pour un gamin ? ». Il a son idée. Il sait très bien qu’il met les pieds dans le plat. Paradoxalement, Vatican II apparaît comme le renversement de cela. C’est donc très compliqué…
Vous avez récemment écrit avec Jean Bastière un livre de défense du christianisme. Y aurait-il, en négatif de « La Grande Intrigue », le roman d’une conversion ?
C’est parallèle, je pense. D’autant qu’au début de l’écriture de « La Grande Intrigue », je ne me serais pas encore dit chrétien.
Ces cinq livres ont-ils clos une dimension de votre travail littéraire ?
J’étais parti sur l’idée de 1955-2010, qui sont mes dates de vie jusqu’à présent, et honnêtement, j’ai l’impression que j’ai mis dans ces cinq tomes à peu près l’essentiel de ce que je trouve à dire du monde où je suis. De moi-même et du reste. Voilà en gros ce que je retiens de l’époque dans laquelle j’aurais vécu.
Propos recueillis par
Time to turn (La Grande intrigue, V), de François Taillandier
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