Avec « Mouvements » (Island), son deuxième album, Spicy Box dynamite la scène rock française. Rencontre avec Z, porte-voix du groupe.
Vous qui vous extasiez sur Prodigy ou qui vous défoncez les tympans sur les Frères Chimiques, essayez donc un peu de vous frotter aux beats méchamment épicés des Spicy Box. Histoire de voir de quel bois se chauffent les petits frenchies. Passés du hardcore punkoïde à la techno après un virage à 180 degrés, les Spicy Box entendent bien faire entendre leur Big Beat, façon Pays de la Loire. « Cela ne nous gêne pas que l’on nous compare à Prodigy. On peut même dire qu’on s’y attendait mais en tout cas, on est bien contents d’avoir sorti notre album avant le leur… » Lucide, Z chanteur survitaminé des Spicy profite d’une pause entre deux concerts pour faire le point sur une année qui aura été décisive pour le groupe « même si nous n’avons toujours pas le statut d’intermittent » ! Surprenant pour un groupe qui vient d’écouler 10 000 albums en deux mois et qui est en train de dynamiter la scène techno française. Mais pas de grosse tête à l’horizon : « Le succès, on le vit normalement car le groupe existe depuis pas mal de temps maintenant (1993, ndlr). On a passé toutes les étapes très progressivement. Et puis le succès reste quand même relatif ».
Après un premier album auto-produit, le groupe sent poindre la rupture : « Malgré plus d’une centaine de concerts, on s’est rendu compte qu’on était dans le rouge. Humainement on était très fatigué par la tournée, artistiquement on écoutait de plus en plus de techno allemande, et on s’est aperçu qu’il y avait d’autres univers et qu’on pouvait faire des choses moins agressives mais tout aussi pète-les-plombs ». De cette période trouble naît un premier maxi sur Island et une petite tournée plus techno que hardcore. « Il fallait prendre une rupture sèche avec le rock, mais on a jamais laissé tomber les guitares. Et puis, ajoute Z en riant, « le groupe est formé de musiciens, si on enlève tout pour mettre que des synthés et des samplers, je reste tout seul en scène ». Mais la page a bien été tournée et les Spicy envisagent maintenant de monter de véritable raves « avec des morceaux de 15 minutes, des sons tribaux, des percussions ». Histoire de dérouter l’auditoire et de ne pas se cantonner dans un seul style musical : « On fait cette musique-là mais on écoute plutôt de la techno pure, du Drum’n’bass, et de la musique ethnique ». Alors, à quand le prochain virage ?