Les brésiliens (le batteur est un garçon) de CSS, qui sortent leur album sur le label américain Sub Pop, font danser les clubs, marchent au bureau export et répondent à nos questions.
Chronic’art : « Je suis fatigue d’être sexy » (« Cansei de ser sexy ») – Beyoncé Knowles. Est-ce vraiment l’origine de votre nom ?
CSS : Pas vraiment… Elle est au courant de notre amour pour sa musique… Il y a des rumeurs qui courent selon lesquelles CSS ferait une tournée avec elle. C’a été discuté entre nos managements respectifs. Et ce nom est la preuve que nous ne nous prenons jamais trop au sérieux. Même si nous nous prenons TRES au sérieux quand le sujet est la boisson. Ou la nourriture. Et nous apprécions vraiment un bon ingénieur du son. A part ça… nous voulons avoir du bon temps.
Quels sont les groupes qui vous inspirent ?
On aime beaucoup de trucs rock, comme Sonic Youth, Bowie, Nirvana, mais aussi de la musique pop comme Cameo ou Abba. Nous écoutons beaucoup de musique, mais nous n’essayons pas d’être inspirés, ça peut être tellement la plaie d’être labelisé comme le descendant d’un autre groupe. D’un autre côté, tout le monde dans le groupe écoute des choses très différentes. Nous avons commencé la musique dans un esprit très pop, par exemple.
Je sais que vous avez vu les Os Mutantes pendant le dernier festival Pitchfork. Quelle est votre opinion sur le groupe ? Seriez-vous les nouveaux Mutantes ?
Nous les aimons beaucoup, mais je ne crois pas que ce soit une influence. C’était chouette de voir le show, ce sont des musiciens incroyables. Les gens essaient de nous rattacher à d’autres groupes brésiliens, mais nous essayons toujours de faire quelque chose de plus universel. Je dirais que les Mutantes ont autant d’influence sur nous que David Bowie, par exemple…
Vous sonnez vraiment comme un groupe occidental. Est-ce le résultat d’une sorte de globalisation pop ? Etes-vous un groupe post-moderne ?
Nous nous voyons comme un groupe post-bohémiens. On essaye de sonner universel. Et l’anglais est une langue universelle.
Quand nous allumons la télé, les gens parlent en anglais, toute la musique que nous écoutons est en anglais, alors… Lovefoxx dit toujours qu’elle se sent plus à l’aise pour chanter en anglais qu’en portugais. Le portugais tend à être trop sérieux pour nous…
Vous clamez que votre scène n’est pas Sao Paulo, mais Internet. Quels sont vos outils favoris au Brésil pour communiquer sur le Net ?
Le gros truc au brésil, c’est le site Tramavirtual. C’est là que nous avons commence à mettre nos chansons en ligne et que nous avons créé notre réseau d’amis et de fans. C’est le même genre de site communautaire que MySpace mais en portugais, et plus enclin à parler de la musique. Mais Internet est tout pour nous, comme pour tout le monde maintenant je pense…
Vous êtes connues pour pratiquer le stage-diving pendant vos concerts…
Boire quatre shots de Jaggermeister avant chaque concert, se mettre à poil dans les lieux publics… et faire danser tout le monde comme si c’était le dernier jour sur Terre ! Voilà une nuit CSS typique.
Vous êtes toutes dans le milieu de l’art et de la mode. En quoi cela influe-t-il sur CSS ?
Je relie CSS à toute l’idée qui sous-tendait les débuts de PIL (Public Image Limited), quand ils voulaient avoir accès à toutes les formes de medias et agir comme un corps groupé. Nous travaillons dans le même espri t: nous faisons tout nous-mêmes et avons le contrôle à 100%. Nous préparons un livre maintenant, nous avons notre CSS TV sur Youtube que nous allons développer… Nous sommes aussi un groupe très démocratique et chacun participe à tous les aspects du groupe.
Vos chansons parlent beaucoup de sexe. C’est de la provocation ?
Non, rien de provocant, ou de politique. Nous AIMONS juste le sexe !
Vous avez signé sur Sub Pop. Comment ça s’est passé ?
On a signé avec eux parce que notre manager les connaît depuis qu’il a 15 ans. Et Sub Pop a adoré le disque, sans même nous voir jouer live ! On adore Sub Pop, on se sent comme un membre de la famille.
Propos recueillis par
Lire notre chronique de Cansei de ser sexi