Première plongée ludique dans les trois jeux phares de la portable qui veut nous faire changer de perspective. Le réalisme trop appliqué des « Cats » de Nintendo, les « Street fighter » de Capcom spectaculaires en 3D, le conservatisme planant de « Pilotwings »… Suite et fin de notre papier « 3DS : l’avenir d’une illusion ».
Nintendogs + Cats
(Nintendo – Genre : Elevage)
Verdict : 3/5
En 2005, Nintendogs est la licence séminale par laquelle arrive le scandale du casual game. Non-jeu pour certains ou au contraire brillant élargissement des structures de game design classique vers une expérience interactive dont la richesse dépend de l’investissement de son usager (lire à ce sujet l’excellente analyse en anglais : Nintendogs, cas d’école d’un non-jeu qui aboyait comme un vrai), Nintendogs signé Miyamoto constituait bien avant le catalogue Wii la pomme de la discorde des joueurs. Décevante sur le fond (la faute à sa formule d’origine conceptuellement quasi-parfaite), sa suite repose presque entièrement sur le bluff technique d’animations, de graphismes superbes, chaleureux et de l’intensification du plaisir par le relief. Au programme donc, dresser son animal à la voix, le nourrir, le laver, l’emmener en ballade et se voir récompenser du temps investi en monnaie sonnante et trébuchante pour meubler son doux foyer. Quand aux chats (la grande nouveauté en plus des fonctions de rencontres de maître et de cabots grâce au Street pass), on ne pourra leur reprocher que leur trop grand réalisme. Ou pour citer Miyamoto : « Les chats sont comme les filles. Formidables quand elles viennent vous parler. Quand c’est vous qui vous déplacez pour les aborder, les choses ne se passent pas aussi bien ».
Super street fighter IV 3D edition
(Capcom – Genre : Hadoken de rue)
Verdict : 4/5
Brillante synthèse de tout le savoir faire Capcom en matière de jeu de Baston, Street fighter IV illustrait par-dessus tout la volonté de l’éditeur d’Osaka de hisser le genre, qu’il a pour ainsi dire créé, à la hauteur des attentes des possesseurs de HD (habillage cell shadé, Online et une mise en scène spectaculaire à l’appui) sans sacrifier, il va de soi, à la complexité de son système de jeu. Après un Super street fighter 4 prodigue en terme de contenu, la première suprise est d’en retrouver presque toute la richesse dans un jeu portable. Coquetterie, cette mouture 3D relief bénéficie d’une vue supplémentaire spécifique, plus dynamique en 3/4 de dos (quoiqu’un peu brouillonne) et un mode de combat automatique de figurines déblocables. Et à la question fatidique de l’impression 3D, disons le tout net : non seulement, elle s’accorde parfaitement à l’esthétique cell shading, mais elle constitue, ô ironie (pour un jeu dont la base demeure tout de même des plans en 2D), l’un des exemples les plus probants du line-up en terme de spectaculaire. Extension du domaine de la lutte à la dernière portable de Nintendo, SSFIV 3D edition s’impose d’emblée comme le meilleur jeu de baston nomade. Pas moins.
Pilotwings resort
(Nintendo – Genre : fils de l’air)
Verdict : 2/5
Historiquement parlant, Pilotwings a souvent servi à Nintendo de faire-valoir graphique de ses dernières consoles (en accompagnant la sortie de la Super Nintendo et de la Nintendo 64) pour ne connaître ultérieurement aucune suite sur le même support. Développé par Monster Games (Excite truck, elle aussi licence cabotine accompagnant la sortie de la Wii, tiens donc), ce successeur semble poursuivre le même objectif. Si Pilotwings venait à point nommé pour nous vendre du mode 7, l’itération 64 de la 3D et une belle distance d’affichage, à ce nouvel épisode de promouvoir le relief en prenant pour décor l’île de Wii sports resort. Etrangement moins efficace dans son effet (alors que la taille des décors de l’île s’y prêtait magnifiquement) que Nintendogs + Cats ou Super street fighter 4, Pilotwings resort remplit tout de même honorablement son contrat de performance visuelle. En revanche, on ne pourra que se désoler du conservatisme de la formule (compléter des missions avec suffisamment d’étoiles pour en débloquer d’autres et faire monter son rang) qu’aucun mode online ne tente de faire oublier. De fait, sauf reboot total, difficile désormais d’imaginer un avenir radieux à cette planante licence.
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