Ca commence comme une comédie sympa. Le couple du titre désigne en fait deux amis très proches. D’un côté, Abbie (Madonna), prof de yoga qui vient de se faire plaquer par un producteur de musique tendance hip-hop (Michael Vartan). De l’autre, Robert, alias Rupert Everett dans son propre rôle, tapiole chouchou de Hollywood, le gay préféré du public et de toutes les stars depuis Le Mariage de mon meilleur ami. La trame : un soir de murge extrême, Robert se tape Abbie, et celle-ci en profite pour tomber enceinte ! Comme notre héros est un homo convenable, il décide de sacrifier sa vie volage (volage parce qu’il aime la bite…) pour se dévouer, primo, à la grossesse de la Ciccone, et secundo, à l’éducation de leur fils, le petit Sam. Après une longue ellipse, nous retrouvons le mioche à l’âge de six ans (une vraie tarlouze en devenir, puisque papa lui a déjà appris à faire semblant de s’évanouir et à imaginer des contes ultra-scato), qui, normal, commence à se poser des questions : « Dis papa, pourquoi tu dors pas avec maman ? Et pourquoi t’écoutes Judy Garland ? Papa, c’est quoi, une backroom ? » Tout ça pour dire que c’est affligeant mais qu’entre le numéro de folle de la Rupert et l’enterrement du copain sidéen (chaque pédé a le sien, comme un enfant son porte-clés Pokémon), on se marre plutôt pas mal.
C’était sans compter sur la deuxième heure du film, proprement dégueulasse. Très sage depuis sa maternité, Abbie finit par se trouver un boy-friend à la con, du genre jeune cadre dynamique plein d’avenir. Robert est alors au plus mal, car sa cops décide de déménager et d’emmener son fils avec elle. Coup de théâtre : la salope annonce alors à Robert qu’il n’est pas le géniteur de Sam. En effet, une vaccination vieille de trois ans a révélé le groupe sanguin du môme -comme si celui-ci n’était pas précisé à la naissance… Du coup, c’est Kramer contre Kramer version queer, avec les pires poncifs démago à la clé, grâce auxquels on apprend, par exemple, que les papas pédé sont des papas comme les autres, et que l’important, c’est l’affection et non pas la goutte de foutre qui a mis maman en cloque. Madonna, par pitié, refais un film avec Ferrara…