Chaque année, pour les fêtes, entre la dinde glacée et la bûche aux marrons, débarquent des comédies insipides sur Noël, que l’on imagine pas méchantes par principe (puisque c’est Noël), alors que, justement, elles ne s’emploient qu’à saccager l’anniversaire de Jésus. Annoncé comme « la comédie n°1 aux USA » (pas faux, le film a bien marché outre-Atlantique), Tout… sauf en famille est de ces produits, qui débute par un petit exercice de cynisme bon ton, puisqu’il s’agit toujours de ça, dans ces film. On commence donc par se lamenter de la corvée annuelle des réunions de famille : les gueuletons sont interminables, la bouffe est nulle, les moutards braillent, tata Jeanette chante sa chanson et s’endort dans son fauteuil, etc. La parade, pour le couple de héros (Vaughn / Witherspoon), consiste à faire croire qu’il met à profit le congé de Noël pour aller faire l’humanitaire à l’autre bout du monde, quand, en réalité, ils partent s’empiffrer de langouste aux Bahamas ou ailleurs. Le film est mort après dix minutes lorsque les deux menteurs se font attraper par le cadre d’une télé locale tandis qu’à l’aéroport ils apprennent, désolés, que le brouillard cloue les avions au sol – repérés par leurs familles respectives, ils sont contraints d’aller y fêter le divin enfant. Mort, le film : à l’aéroport, Vaugh et Witherspoon se présentent en chemises hawaïennes et tongs, et déjà on n’y est plus du tout.
Ensuite, tout roule : d’abord un safari des familles, en quatre temps, où le couple croise sur sa route les mâles débiles et fachos de monsieur (Robert Duvall et ses fils gros boeufs), les blondasses culs-bénits de madame, une maman ex-bab, etc. A l’image de Vince Vaughn (acteur au nez fin, souvent dans les bons coups de la comédie américaine, mais dont l’abattage tourne de plus en plus au souffreteux), le film déroule aux forceps ses situations, dans une ambiance boudin blanc et sapins en miettes, s’acharnant sur l’horreur du nid familial tout en nous préparant, en bon petit produit faux-cul et politiquement correct, à une réconciliation générale avec elle, si bien qu’au bout du compte, entrés dans la salle pour voir Robert Duvall et Sissy Spacek promis au générique, on est un peu gêné pour eux devant ce qui ressemble de plus en plus, au fil des séquences, à une punition.