C’est une belle et excellente surprise que ce Titanic signé James Cameron. Présenté depuis quelques mois comme le film le plus cher de l’histoire du cinéma, on frémissait à l’idée de se retrouver avec un Waterworld bis (détenteur fâcheux du précédent record de budget). Il n’en est rien. La grande réussite du film tient dans une idée simple, celle de ne pas avoir voulu faire un film catastrophe de plus. De fait, Titanic est constitué de deux véritables histoires en une. Celle du naufrage du plus grand paquebot de tous les temps bien entendu, mais aussi et surtout, celle de la naissance d’une formidable histoire d’amour.
Suite à un hasard du destin, Rose Dewitt Bukater, centenaire rescapé du naufrage, rejoint une expédition Américaine qui travaille sur les lieux du naufrage. La vieille dame accepte de leur raconter son histoire. Une histoire étrange et fascinante à jamais liée au Titanic.
Embarquée contre son gré sur le gigantesque paquebot à la suite de son riche fiancé, Rose (Kate Winslet) fait la connaissance de Jack Dawson (Leonardo Di Caprio), un jeune artiste Américain fauché mais malin (il a gagné son voyage au poker). Cette rencontre fortuite se transforme rapidement en love story. Et donne tout son piquant à la première partie du film. James Cameron en profite pour réussir un véritable tour de force en nous faisant presque oublier l’issue fatale qui attend la grande majorité des 2200 passagers du Titanic (seuls 720 réchapperont à ce drame). Cette histoire d’amour sur fond de lutte des classes se poursuit bien entendu quand le Titanic heurte l’iceberg fatal et que le film lui, entre dans sa seconde partie. Et nous voilà reparti pour 1h30 de passion et surtout de tension soutenue. Le réalisateur maîtrise aussi bien l’émotion que les scènes d’angoisse et de terreur. On est véritablement pris à la gorge quand le gigantesque vaisseau s’enfonce irrémédiablement dans l’océan, entraînant dans son sillage des centaines de malheureux. C’est même à ce moment du récit que le réalisateur nous offre une des plus belles scènes vues sur grand écran depuis belle lurette : des canots de sauvetage se lancent à la recherche d’éventuels survivants dans un terrifiant cimetière de femmes, d’hommes et d’enfants prisonniers des eaux glacées. Cette scène, morbide et visuellement extraordinaire (on pense au Radeau de la méduse), vaut à elle seule le déplacement. On n’oubliera pas non plus la déchirante promesse que fait Rose à Jack au moment de le quitter.
Kate Winslet (Jude) et Leonardo Di Caprio (Roméo et Juliette) qui portent littéralement le film sur leurs frêles épaules sont absolument parfaits. En offrant leur fougue, leur jeunesse, leur beauté et en donnant toute son ampleur à cette histoire littéralement bouleversante.
Une fois de plus, James Cameron (fort bien entouré bien sûr) surprend et prouve quel brillant et inventif réalisateur il est. Les effet spéciaux sont époustouflants, mais ils ne sont que la partie immergée de l’iceberg. Cameron nous balance de véritables images de l’épave qu’il a lui-même filmées ! Bref, Titanic est un film enthousiasmant qui n’a pas fini de nous livrer toutes ses richesses. 3h20 et on ne les sent vraiment pas passer ! Sorte d’Autant en emporte le vent sur fonds marins, cette histoire formidablement racontée et mise en scène, fait de ce Titanic le premier grand film de l’année 98.