Une comédie estivale française. Vincent Elbaz campe un rocker des années 90 totalement has been qui, en 2007, se découvre une fille. Rejet, attachement puis grande question existentielle : la rébellion meurt-elle avec la paternité ? Ou encore : peut-on être à la fois rebelle et glandu trentenaire ?
On n’a pas lu Teen spirit, le bouquin de Virginie Despentes, pour savoir si ses réponses correspondent à celles de son adaptation cinéma. Pour Olivier de Plas, nouveau venu au pays des faiseurs sympas, la réponse est évidemment oui et non. Dès le premier plan, la voix off relativement philosophe d’Elbaz commente son personnage, visiblement dans l’erreur. C’est vrai qu’il est ringard ce personnage, un peu con surtout. Nouvelle suggestion de la mise en scène : est-ce le shit ? est-ce le rock ? On se marre, c’est vrai, puisque Tel père telle fille est une comédie légère, une comédie française nouvelle génération dont les personnages de losers se trouvent systématiquement coulés par les cinéastes eux-mêmes, nouveaux conservateurs à la cool, moralistes impitoyables dont l’affection se réduit souvent à pure condescendance paternaliste. Il suffit de voir n’importe quel film de Michael Youn (surtout les deux derniers) pour s’en convaincre.
Nourri par tant d’idéologie conservatrice, le film glisse vers le portrait rédempteur archi convenu. Soit un téléfilm platounet, déroulé façon robotique, laissant les acteurs en position bal costumé. Ça commence par une bonne séquence karaoké, s’ensuit une chronique de lose urbaine vue et revue depuis Viens chez moi j’habite chez une copine (autrement plus cauchemardesque et grinçant, mille fois plus rebelle). Puis le pitch, le vrai : ballade aux puces, relooking hard rockeur, encanaillement caillera de la gosse (sanctionnée par une grosse frayeur, un voyage en Algérie initié par son petit caïd, aïe), puis gros poutoux sur fond de générique Taratata. Dommage, car comme dirait le spectateur sympa, les acteurs sont bons, surtout Elbaz.