Vendu comme l’American pie à la française, Sexy boys lorgne sans vergogne du côté des teenage movies américains dont il tente pitoyablement de reprendre les codes et les recettes. Résultat : un effarant navet dans lequel les ados français ont définitivement l’air ringard à côté de leurs homologues US. N’est pas les frères Weitz qui veut…
Sexy boys se présente hypocritement comme un film générationnel, multipliant les clins d’oeil balourds à son public caressé jusqu’à l’overdose dans le sens du poil. Soit trois pauvres gars de 20 ans qui partagent la même angoisse concernant le sexe et le couple. Tandis que Seb, le célibataire, rêve à la femme de sa vie, Manu, maqué, ne pense qu’à tromper sa copine et Franck (que vient faire Jérémie Elkaïm dans cette galère ?) se voit déjà marié avec trois bambins. Outre le scénario, pas franchement passionnant ni original, le film accumule les erreurs jusqu’à franchir allègrement le degré zéro du n’importe quoi. Première grosse bourde : la casting, dépourvu d’acteurs un tant soit peu charismatiques, désespérant défilé de têtes à claques, d’hétéros-beauf dans toutes leur splendeur, de pseudos cools surjouant les mecs shootés et de pauvres godiches, loin, très loin, de Shannon Elizabeth.
Pire que tout, Sexy boys renvoie aux jeunes une image d’eux ripolinée par les série d’AB production dont apparemment Kazandjian s’est servi pour concevoir l’esthétique générale du film, si esthétique il y a. Vêtus de fringues faussement décontractées et colorées à outrance, les héros évoluent dans des décors aussi cheaps et pastels que la cafete ou le « local » d’Hélène et les garçons. Visiblement, Kazandjian n’a pas approché un ado depuis des lustres… Surtout, il ne sait pas ce qu’est vraiment une comédie et accumule les gags foireux et vulgaires, les dialogues indigents, tout en surfant de manière lamentable sur le succès d’American pie dont il reprend quelques gags (les spaghettis remplacent la tarte). On l’aura compris, Sexy boys est une nouvelle preuve de l’incapacité du cinéma français à filmer sa jeunesse sans qu’elle paraisse plouc et démodée. Le comble !