Toujours réalisé par le cinéaste Wes Craven, la séquelle du succès surprise de l’année 1997 poursuit une réflexion déjà amorcée par son prédécesseur sur l’impact des films « d’horreur » sur la culture « jeune » des années 90. Le père du croquemitaine Freddy Kruger s’attaque cette fois-ci aux règles d’un genre très particulier, à savoir la suite. Il est en cela aidé par le jeune et non moins talentueux scénariste Kevin Williamson. Les deux compères vont alors utiliser toutes les ficèles connues des films d’horreur pour ensuite mieux les surpasser. L’histoire se déroule trois ans après les événements du premier film : alors que Sydney est à présent à l’université pour étudier le théâtre, Gale Weather, la journaliste arriviste campée par la très séduisante Courteney Cox, a écrit un livre qui relate les faits atroces qui se sont produits à Wooslow et dont elle fut témoin. Ce livre, comme tout best-seller qui se respecte, fait alors l’objet d’une adaptation hollywoodienne, du titre de Stab, qui sort sur les écrans pour le plus grand plaisir d’un public hystérique, amateur de frisson. Mais la réalité va alors prendre le pas sur la fiction, et inversement. Lors de l’avant-première en effet, un tueur masqué s’infiltre dans la salle et y tue deux jeunes étudiants. Pour Sydney, la cauchemar recommence, tout comme le plaisir du spectateur.
Ce n’est pas la première fois que Wes Craven nous gratifie d’un « film dans le film ». En effet, dans le dernier opus de la (trop) longue série des Freddy, le croquemitaine sortait de l’écran pour harceler ses propres créateurs. Dans Scream 2, il n’y a cependant aucune notion de fantastique : comme le dit si bien l’un des personnages du film, le tueur nous fait un « remake » à sa façon en respectant des règles très strictes. Ces règles, le cinéaste les connait suffisamment pour ne pas s’y perdre, c’est ainsi qu’il en joue avec maestria tout en les respectant assidûment, nous offrant des séquences dont l’intensité et l’angoisse qui en découlent n’ont d’égales que celles provoquées par la première scène de Scream 1.
Il est difficile de parler davantage d’un tel film sans révéler des éléments de l’intrigue. Pour apprécier au maximum un tel spectacle – car outre les différentes réflexions du cinéaste, il s’agit bien là d’un spectacle – l’on se doit d’être totalement vierge de toute information. Il faut simplement savoir que cette suite égale, voire surpasse le précédent non seulement dans son propos, mais également dans la mise en scène très maîtrisée de Wes Craven qui sait gérer l’angoisse comme personne. On attend l’épisode qui terminera la série en espérant une histoire encore plus ambigüe entre le réel et le virtuel : on imagine avec liberté une Sydney devenue actrice de film d’horreur harcelée sur le tournage par le propre personnage du film…