Chantal Goya se trémoussant sur les dance-floors, projections marathon de nos mercredis télévisés dans les cinés ; rien n’effraye la génération-régression. Séniles avant l’âge, les 25-35 ans se shootent aux effluves enfantines et sont prêts à avaler n’importe quoi, du moment que la madeleine a un arrière-goût de gloubiboulga. Dernière victime en date de cet infernal recyclage nostalgique : le dessin animé très seventies, Scooby-Doo.
Soyons francs, sans aller jusqu’à la qualifier de culte, on était plutôt fan de la série. C’est donc avec une certaine curiosité que l’on attendait son adaptation live. Après tout, le patrimoine télé remis au goût du jour réserve parfois quelques bonnes surprises, voir la réjouissante version ciné des Drôles de dames… Une réussite qui est malheureusement loin d’être le cas pour Scooby-Doo. Les retrouvailles avec l’univers familier du dessin animé -pour mémoire, un quartet d’ados-détectives accompagné d’un gros toutou poltron et boulimique affronte de faux fantômes ou de vrais méchants- sont pour le moins ratées.
Avec cette volonté de ratisser large, Raja Gosnell s’adresse à la fois aux trentenaires décrits ci-dessus et à la génération suivante. Oscillant entre clins d’oeil très second degré et intrigue plus que basique à destination du jeune public, Scooby-Doo ne trouve jamais ses marques. En résulte un film bâtard, à mi-chemin entre une production MTV et un long-métrage Disney. Pour ne rien arranger, le réalisateur a eu la fausse bonne idée de combiner prises de vues réelles et créations infographiques. Autrement dit, les acteurs sont en chair et en os tandis que le héros canin a été entièrement créé par ordinateur. Techniquement irréprochable, cette greffe numérique se révèle totalement inesthétique. Bref, le film est tout simplement moche mais pas autant que le tête à claques Freddie Prinze Jr teint en blond peroxydé pour l’occasion. Ajoutez à cela une Sarah « Buffy » Michelle Gellar sous-employée et le tableau est complet. Pas grand chose à sauver dans ce long métrage très dispensable, à moins d’être un amateur de concours de rots et de pets ; dans ce cas, trois minutes d’eau et gaz à tous les étages vous sont destinées… Mais nos souffrances sont loin d’être terminées ; l’opération « revival » a encore de beaux jours devant elle. Il est ainsi question d’un long métrage tiré de Miami vice, on craint le pire… A quand une adaptation des « Quatz-amis » ?