Moins d’un an après son triomphe international, Scary movie accouche logiquement d’une sequel. On pouvait donc s’attendre au pire : en bénéficiant de quelques mois seulement pour donner suite à un pastiche particulièrement vulgaire mais incontestablement efficace, les frères Wayans allaient-ils échapper au bâclage médiocre, à la facilité salace ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, la réponse est oui. Si ce second volet s’avère aussi foutraque que le premier, l’humour scato des auteurs fait toujours mouche.
Les festivités débutent avec un pré-générique autonome, parodie de L’Exorciste où James Woods joue les Max von Sydow libidineux, prêt à se taper une Regan possédée qui pisse et gerbe plus que de coutume. Amis du bon goût, passez votre chemin ! Le reste du film se base sans trop de rigueur sur l’intrigue du Hantise de Jan De Bont (lui-même remake de La Maison du diable de Robert Wise), avec ce qu’il faut de serviteurs difformes et pétomanes, de fantômes obsédés et d’étudiantes nympho. Du pédé à la pudique, du vieux dégueulasse à l’allumeuse, les personnages sont d’ailleurs souvent caractérisés par leur comportement sexuel. De la même façon, neuf gags sur dix reprennent des motifs de la culture cinéphile populaire en les détournant façon cul ou pipi-caca. A titre d’exemples mémorables, on citera la sodomie du clown de Poltergeist ou une attaque ectoplasmique lors de laquelle la victime, plaquée au plafond (cf. Les Griffes de la nuit), prend son pied. Un ensemble réalisé avec une décontraction de circonstance, les frères Wayans étant incapables de construire un véritable récit pour accompagner leurs délires. Mais c’est justement son bricolage déconneur, son foutage de gueule permanent et ses grosses blagues dignes d’un ado attardé qui font le charme de Scary movie 2. Ne craignant rien ni personne, la fratrie Wayans fonce tête baissée dans l’absurdité crade et s’en tire honorablement.
Légèrement en deçà de son prédécesseur niveau poilade, le film se rattrape via un casting détonant : aux côtés de l’équipe du premier volet, on retrouve en guest-stars des personnalités aussi diverses que Tim Curry (le Frank N. Furter du Rocky horror picture show), Veronica Cartwright (Alien, Inserts) ou encore Kathleen Robertson et Tori Spelling, tout droit échappées de Beverly Hills. Une petite troupe qui semble prendre un malin plaisir à humilier l’industrie hollywoodienne. Pour son plus grand bien…