Rush hour 3, donc, starring Max Von Sydow, Roman Polanski, Yvan Attal, Julie Depardieu. Soit le film de l’année pour qui veut épater ses amis au jeu des six degrés de séparation entre deux acteurs. Chris Tucker et Victor Sjöstrom ? Fastoche, en 2 : Rush hour 3 – Von Sydow – Les Fraises sauvages. Jackie Chan et Jacques Dufilho ? Pfff, trop simple, en 3 : Rush Hour 3 – Attal – Munich – Michael Lonsdale – Les Snobs (Mocky, 1961). Noémie Lenoir et Victor Mature ? Une formalité, en 3 : Rush hour 3 – Polanski – Le Locataire – Shelley Winters – La Proie (Siodmak, 1948). Bon, certes, c’est pas du jeu avec Max Von Sydow qui a entrepris de tourner dans tous les films du monde. Mais au moins ça occupe, pendant la vision de Rush hour 3, puisque Jackie Chan et Chris Tucker rempilent dans cette franchise fatigante et fatiguée, qui n’intéresse plus personne mais va sortir sur 500 copies.
Von Sydow est, on le comprend au bout de trois plans, le méchant du film ; Polanski est un cousin de l’inspecteur Clouseau ; Attal un chauffeur de taxi anti-américain qui se découvre une passion pour l’action et l’espionnage ; Depardieu sa femme acariâtre, tout droit sortie du XXe siècle. Le film se passe pour l’essentiel à Paris. Jackie Chan fait des cabrioles sur la Tour Eiffel et pour le reste, c’est visite guidée gratuite. L’ouverture du film est pas mal, Chris Tucker écoute son iPod en faisant la circulation au carrefour, et agence les croisements automobiles en smurfant des reins. Ensuite, on s’ennuie beaucoup et, pour tout dire, on a un peu oublié ce qui arrive dans le film. On se souvient juste que Chris Tucker n’a toujours pas mué, que Jackie Chan est toujours bon pied bon oeil, à peu près. Il y a aussi un maître de kung-fu qui s’appelle Yu, un autre Mi, et du coup Tucker s’embrouille en les interrogeant, sur l’air de « What’s your name ? / Yu / No, you ! », et plus loin : « And you ? / Mi / Yes, you ! / No, Mi ! »). Voilà, c’est à peu près tout. Un dernier ? Allez, Charlton Heston et Didier Bourdon, tranquille, en 3 : La Plus grande histoire jamais contée (Stevens, 1965) – Von Sydow – Rush hour 3 – Julie Depardieu – La Machine (Dupeyron, 1994).