Ceux qui étaient restés pantois devant l’inanité du premier volet de la saga des Ring annoncée pourtant à grand fracas comme l’événement SF nippon de l’année dernière risquent fort bien de ne pas changer d’avis face à la suite concoctée par le tâcheron Nakata. Difficile d’ailleurs de comprendre d’où provient l’engouement médiatique pour la trilogie des Ring, véritable phénomène de société au Japon où elle a relancé la mode des films d’horreurs. Sous couvert de traiter de l’influence grandissante des images par le biais du décryptage d’une fameuse cassette vidéo s’avérant mortelle pour ceux qui l’ont visionné, le cinéaste compose un univers surfait, bourré de tics et plus tape-à-l’oeil que véritablement efficace. Avec son scénario délirant, Ring 2 révèle toute la roublardise de l’entreprise. Le film reprend l’action une heure après la fin du premier Ring avec l’autopsie du cadavre de Sadako qui montre qu’elle est restée trente ans vivante, murée dans son puits. Sa soif de vengeance n’est donc pas prête de s’arrêter…Seul personnage à avoir survécu à la vision de la cassette, le petit Yoichi devient le héros de ce second volet au cours duquel on apprend qu’il est doté de super pouvoirs psychiques. Recueilli par une mathématicienne (!) décidée à percer son mystère, Yoichi s’avère le seul capable de briser la terrible malédiction.
Mâtiné de parapsychologie et de psychiatrie, Ring 2 est un véritable fourre-tout horrifique destiné à cacher le vide grandissant de son propos. Mais pire que son scénario à la limite du grand-guignol, c’est sa mise en scène qui finit par nous irriter au plus haut point. Visiblement animé par un sens de la créativité des plus médiocre, Nakata nous ressert ses habituels gimmicks censés nous clouer sur notre fauteuil : l’apparition soudaine de visages déformés et la hausse brutale du son à chaque occurrence fantastique. Trop systématique, ce procédé ne fait que jouer sur le surprise mécanique du spectateur brusquement sorti de sa torpeur par l’agression sonore dont il est victime. Pas une autre idée de mise en scène ne vient étayer le propos de ce Ring 2 qu’on déconseille alors fortement aux adeptes de SF qui n’y trouveront sûrement pas leur compte. Au final, la seule qualité de ce sequel est de venir à point nommé sonner le glas de la réputation surfaite des Rings. Gageons toutefois qu’on aura tout de même droit à la sortie prochaine du prequel, Ring 0…