Le surpeuplement carcéral oblige les autorités à lancer un programme « novateur » de réinsertion des détenus : la prison à domicile. C’est ainsi que Marcus (Jean Roger Milo) se retrouve hébergé chez un couple sans histoires qui habite dans un petit village alsacien. Lui (Ticky Holgado) est plutôt du genre bougon et a du mal à s’adapter à la situation ; elle (Hélène Vincent) est une ménagère aux fervents idéaux sociaux qui fait tout pour que le nouveau pensionnaire se sente à l’aise. Tout irait pour le mieux si le programme informatique ne s’était pas planté. Résultat : c’est une brute sanguinaire avec plusieurs homicides à son actif qui est envoyé à la place du prisonnier modèle.
Une fois le décor planté, cette comédie noire se révèle sans aucune surprise. Les interprètes sont égaux à eux-mêmes, Hélène Vincent nous ressert le personnage naïf et enjoué que l’on connaît depuis La Vie est un long fleuve tranquille. Seul changement notable : une coiffure à la Bécassine (un hommage à la princesse Leia, avant la sortie tant attendue de Star Wars – Episode 1 ?). Philippe Nahon en gardien de la tranquillité villageoise et garant des valeurs éternelles de la France n’innove pas réellement par rapport au rôle de facho qu’il tient chez Gaspard Noé (Seul contre tous). Quant au scénario, au mieux, on peut parler d’une revisitation du mythe de Frankenstein à la sauce régionaliste, au pire d’un vague remake franchouillard d’Edward aux mains d’argent. L’autre, celui qui est différent, ne peut être bien accueilli dans une région connue pour ses résultats électoraux tendant vers la droite extrême.
Morale de l’histoire : les plus méchants ne sont finalement pas ceux que l’on croit et les villageois auraient bien besoin d’une bonne leçon d’éducation civique ; chapitre premier « la tolérance dans la France d’aujourd’hui ». Bref, au cas où vous n’auriez toujours pas compris, il n’y a pas que les détenus à rééduquer.
Simpliste et même pas drôle, Prison à domicile aurait mieux fait de rester enfermé dans les tiroirs chez son distributeur.