Allez, d’accord, les Dieux de l’Olympe existent pour de vrai. Ils font quinze mètres de haut, mais changent de taille pour se reproduire avec des femmes sur la Terre. A New York, Zeus et Poséidon se fâchent tout rouge. Le premier accuse le fils du second – un demi-dieu donc – de lui avoir piqué sa foudre. Même pas vrai d’abord, puisque l’accusé – le fameux Percy Jackson -, hormis de super notes en grec ancien et des records en apnée au fond de sa piscine, mène une vie banale de jeune ricain moyen. Avant de découvrir, stupéfait, que son prof principal a la tête de Pierce Brosnan (avec une fausse barbe) et le corps d’un cheval, qu’Hadès a capturé sa môman aux enfers et que le seul moyen de la délivrer, c’est de récupérer cette satanée foudre.
De Percy Jackson, voleur de foudre, rien à dire, ou presque. Le scénario, pourrait se résumer à deux heures de jeu de piste au parc Astérix, avec rebondissements attendus et déluge de polystyrène numérique. Logique, puisque la Fox a confié les clés du manège à Chris Columbus, amuseur rentable pour petits et grands depuis vingt ans, lequel accomplit une nouvelle fois sa mission en tâcheron imperturbable. Il est comme ça, Chris, hyper suiveur de nature, donc pas toujours inspiré quand l’occasion de s’affranchir de ses employeurs se présente. Remember, l’inénarrable Homme bicentenaire, avec un Robin Williams colorié à l’or fin, avant le sauvetage ponctuel d’Harry Potter. Ponctuel, puisque si quelques cinéastes ont su remanier l’esthétique de la saga (Alfonso Cuaron par exemple), Columbus, en bon élève recopieur, n’a pas récolté une once de prestige de sa collaboration. Témoin, ce Percy Jackson, cousin ringard et fauché de Potter dont il a récupéré les vêtements et les jouets en plastique, à dix ans d’intervalle.
Ce côté Emmaüs s’avère plutôt plaisant, puisque le film repose uniquement sur des bases éprouvées mais ancestrales – structure de jeu de plate-formes Amstrad CPC, une star confirmée pour chaque personnage-clé, et la mythologie grecque comme fil rouge. D’ailleurs, tout fonctionne à peu près, rien ne décolle, c’est vrai, mais rien ne fait honte. Columbus en tire un supplément d’âme, accordant sa ringardise aux plaisirs enfantins les plus régressifs : faire les zouaves durant les sorties scolaires au musée, jouer à l’épée dans la forêt, se gaver de bonbecs (la séquence à Las Vegas). Du coup, à se laisser ainsi distancer par l’air du temps, Percy Jackson finirait presque par acquérir le charme léger des fins de série et des produits dégriffés.