Policiers en sueur, hélicoptères surpuissants qui tournent et tournent encore, coups de feu, explosions… Les américains sont grands, ils détiennent la vérité, le secret du film parfait. Tout le monde les aime et se doit d’ailleurs de les vénérer car ils sont un modèle de perfection ultime, et ce pour la planète entière. Priez tous, frères et sœurs non-américains, afin que notre souhait le plus profond s’accomplisse enfin : avoir la chance de devenir nous même de vrais américains. Ce n’est pas impossible, certains ont déjà réussi à réaliser cette fantastique nous-mêmes réaliser des films aussi brillants. Peut-être par la suite construire une usine de fabrique à la chaîne, et produire une série interminable de films parfaits, pour être sûr que chacun d’entre eux soit aussi beau que le précédent.
Négociateur est le plus grand film du moment, il montre à quel point l’injustice et la corruption n’ont pas leur place dans un pays comme les États-Unis. Il explique aussi comment les américains y étant malencontreusement confrontés sont assez forts et braves pour les surmonter. Samuel Jackson est d’ailleurs tout à fait grandiose dans le rôle de la victime innocente. Son visage suant la douleur psychologique, son regard de mâle fort et viril nous sont terriblement bien montrés, grâce à de sublimes gros plans accompagnés d’une musique baroque à fendre les cœurs. C’est beau, 2h20 de beauté pure, mais une troublante question viendra à l’esprit de tous dès la fin du film. Pourquoi ces trois acteurs splendides se sont mouillés par le passé dans de sombre merdes comme (respectivement) Jackie Brown, Minuit dans le jardin… ou Indian Runner ? C’est vrai, pourquoi jouer dans des films d’auteur lorsqu’on a la magnifique opportunité de jouer et rejouer dans des films de producteurs ?