Après une opération manquée, l’agent du FBI Gracie Hart (Sandra Bullock) se retrouve mise au placard par ses supérieurs. L’équipe dont elle faisait partie part à la recherche d’un serial killer qui a choisi le concours de beauté élisant Miss USA pour commettre son prochain meurtre. Même si Gracie est d’avantage portée sur la boxe et les armes à feu que sur les cosmétiques et les bikinis, elle s’avère le seul élément capable d’infiltrer la compétition. Un pygmalion « has been » et homosexuel (Michael Caine) se charge de transformer ce garçon manqué en gagnante potentielle.
Cherchant à prendre le contre-pied de la traditionnelle « success story », Miss detective joue maladroitement la carte de l’ironie et du second degré. La transformation de Gracie, de flic de choc en Barbie décérébrée, potentiellement drôle, se contente de repiquer des gags déjà exploités dans Pretty woman, tout en véhiculant les pires clichés sur la féminité. Le récit de la « formation » de Gracie, qui va la conduire à accepter le fait d’être une femme (en gros : rivaliser de bêtise et d’insignifiance avec les autres miss), tombe bien vite dans les travers qu’il feint de dénoncer. L’image de la femme est prisonnière des stéréotypes américains, et n’offre guère d’alternative au spectateur qui ne demandait pourtant qu’à être séduit. Car force est de constater que la flicarde vulgaire et boulimique montrée au début du film n’attire pas plus la sympathie que la pin-up qui grimpera sur le podium…
Sandra Bullock, ajoutant un énième nanar à son actif, pourrait sans mal remporter la palme de la filmographie la plus pourrie de tout Hollywood. Son registre comique paraît d’ailleurs bien convenu et limité. Son personnage, auquel elle ne parvient jamais à donner vie, demeure le support de blagues attendues et sans efficacité. Donald Petrie (également responsable de Mystic pizza) n’arrive pas à dépêtrer sa réalisation d’un scénario aux articulations téléphonées, voué à enfoncer des portes ouvertes. Et il en faut plus que la présence de Michael Caine et Candice Bergen, héritant eux aussi de personnages conventionnels, pour sauver cette satire de la banalité.