Sorti en 1999 aux Etats-Unis, Le Célibataire nous est livré aujourd’hui comme un énième bouche trou de la période estivale… Comédie sentimentale légère, aussi divertissante qu’un épisode de Friends visionné un soir de déprime, le film tire sur des ficelles comiques hollywoodiennes usagées. L’histoire, inspirée d’un classique de Buster Keaton (Les Fiancées en folie, 1925), et quelques légères « touches prétendument personnelles » apportées au scénario n’y changent rien : tout le film n’est qu’un vaste recyclage de formes usagées.
Jimmie Shannon est un étalon trentenaire profitant pleinement de son célibat… Mais il est également le fils unique d’une riche famille dont il doit assurer la descendance. Le jour de la mort de son grand-père, sa répulsion pour le mariage disparaît soudainement. Ce dernier lui lègue 100 millions de dollars à condition qu’il se marie avant le jour de son trentième anniversaire. Afin d’éviter toute duperie, les clauses testamentaires sont extrêmement strictes… Le mariage doit durer plus de dix ans et Jimmie doit assurer une progéniture qui sera génétiquement vérifiée. Dès la séquence d’exécution testamentaire, Le Célibataire éveille le souvenir d’une vieille comédie de Walter Hill : Brewster’s Millions. Sorti en France en 1987 sous le nom Comment claquer un million de dollars par jour, ce film méconnu, mais néanmoins « mythique », mettait en scène Richard Pryor (icône blaxploitation sur le retour) dans une situation similaire… A la seule différence que, pour toucher son héritage, celui-ci ne devait pas trouver une épouse, mais claquer un maximum d’argent.
Gag après gag, les excellents procédés comiques de Brewster’s Millions sont donc recyclés et réadaptés dans Le Célibataire. Preuve en est la scène finale du film, durant laquelle Jimmie est poursuivi par des centaines de femmes désirant sa main (et son fric). Celle-ci est largement inspirée des hordes de fanatiques harcelant R. Pryor. Verdict final : lorsqu’il est à court d’idée, le cinéma hollywoodien n’éprouve aucun état d’âme à se transformer en usine de recyclage. Rien de nouveau sous le soleil californien…