Adapté d’une nouvelle de Richard Matheson (l’auteur culte de Je suis une légende ou encore L’Homme qui rétrécit), Hypnose est une honnête série B fantastique. Une affirmation somme toute banale, mais qui, de nos jours, s’avère valable pour peu de films. A l’heure où les grands studios hollywoodiens cherchent à nous effrayer avec des objets dérisoires aux budgets démesurés (dernièrement, La Nuit des chauves-souris ou le Hantise de Jan de Bont), Hypnose semble avoir été conçu selon un bon rapport qualité / prix.
Premier bon point : un scénario très efficace. L’existence de Tom (Kevin Bacon), un ouvrier, bascule le jour où il accepte de se faire hypnotiser par sa belle-sœur. Assailli par des visions fugaces mais terrifiantes, ce père de famille sombre peu à peu dans un délire obsessionnel marqué par les apparitions du fantôme d’une jeune fille. Tandis qu’il découvre que son fils de six ans possède le même don, Tom devient de plus en plus violent, jusqu’à menacer l’équilibre de son couple. Mais il sait pertinemment qu’on ne le laissera pas en paix tant qu’il n’aura pas élucidé le crime qui le lie à l’au-delà. Certes, tout cela n’est pas nouveau, et le film de David Koepp -scénariste des trois derniers De Palma- fait souvent songer aux Yeux de Laura Mars (pour les flashes prémonitoires) ou, plus récemment, au Sixième sens (l’enfant aux dons extralucides). Dénué toutefois de la roublardise à l’œuvre dans ce dernier, Hypnose préfère se concentrer sur une classique gradation de l’effroi plutôt que sur un quelconque tour de passe-passe final fondé sur la manipulation du spectateur. Sans prétendre révolutionner le genre, le cinéaste convoque les éléments inhérents à une certaine tradition horrifique : une ville paisible devenant le théâtre de terribles événements, de violentes percées cauchemardesques, des personnages attachants (notamment celui de la mère qui fait courageusement face à ces dérèglements) incarnés par d’excellents acteurs (Kevin Bacon réussit presque à faire oublier ses débuts dans l’inénarrable Footloose). Bref, rien de renversant, mais simplement la garantie d’un moment agréable, ce qui n’est pas négligeable.