Comme les citrouilles et les sorcières, Michael Myers -le célèbre serial killer inventé par John Carpenter- fait désormais partie du folklore d’Halloween. Pas étonnant donc que le huitième volet de cette saga sorte pile poil pour cette fête qu’il a sûrement contribué à populariser en Europe. Décapité par sa pauvre sœurette qu’il avait décidé de pourchasser une dernière fois dans Halloween 20 ans après, le tueur masqué à la combinaison de pompiste est pourtant la vedette de ce bien nommé Halloween résurrection. Entre-temps, les scénaristes ne se sont pas trop creusés les méninges pour redonner vie au juteux filon. Par une pirouette digne des plus rocambolesques retournements de situation des séries télé (cf : le retour de Bobby dans Dallas), Michael réapparaît ici sous le frauduleux prétexte que quelqu’un d’autre était mort à sa place dans l’épisode précédent. Comme son collègue Jason, Michael Myers est donc condamné à tuer sans fin, accédant à l’immortalité grâce à son statut d’icône de l’horreur.
Il est d’autant plus regrettable de constater à quel point le tâcheron Rick Rosenthal (déjà auteur du très mauvais Halloween 2) tire la saga vers le bas sans jouer de son aura mythique. Exit donc Laurie Strode (Jamie Lee Curtis déguisée en folle d’asile psychiatrique) dont la mort est expédiée comme une simple formalité. Halloween résurrection penche plutôt vers l’exploitation mercantile du tueur masqué utilisé ici comme une sorte de Trademark. Surfant sur la vogue de la télé-réalité, le film met en scène un groupe de djeunes participant à un jeu baptisé « dangertainment » qui consiste à aller explorer -tiens donc- la maison natale de Michael Myers dans l’espoir de retrouver d’éventuelles informations sur lui. Evidemment, ce cluedo de mauvais goût va finir dans un bain de sang, Michael ne supportant pas l’intrusion de crétins armés de caméras dans sa bicoque. Les meurtres s’enchaînent, tous vus et revus, sans que jamais Rosenthal ne tire parti du dispositif mis en place -chaque participant filme ce qu’il voit et l’internaute choisit qui il veut suivre. Un grave manque d’imagination qui révèle l’opportunisme de cet énième sequel. A quand un cinéaste digne de ce nom (Carpenter ?) pour ressusciter Laurie ?