Oriane Roche (Michèle Laroque) est une femme au bord de la crise de nerfs. Son mariage bat de l’aile. Curieuse de connaître la suite des événements, elle consulte un mage qui explore son passé et tente de lui faire connaître son avenir. Son union avec Hadrien (Vincent Perez) partait sur de mauvaises bases, puisqu’il est le meilleur ami de son ex, lequel a eu la mauvaise idée de se défenestrer en guise de protestation. Hadrien, architecte doué, a mal supporté cette épreuve. Il délaisse sa femme et son travail pour aller siffler des fioles de whisky en haut de la tour Eiffel ou de l’arc de Triomphe, et finir en général la nuit au poste.
Il y a de la gaieté -plus que de la fantaisie- dans Epouse-moi : de belles couleurs, une histoire d’amour à rebondissement, quelques idées neuves. Ce sujet à la Lubitsch avait de quoi faire un honnête divertissement populaire. Mais il y a trop de formules et des emprunts trop visibles pour faire un film vraiment original. La boule de cristal (!) du mage est prétexte à une variation bateau sur les aléas de la vie et donc sur l’arbitraire de toute narration : c’est le schéma que Smoking / No smoking semblait pourtant avoir épuisé, en l’utilisant de manière abstraite et radicale, voire définitive. Un événement aussi minime qu’un battement d’aile peut provoquer une tempête et changer le cours d’une existence, nous dit-on ici. C’est un peu léger comme postulat, et ce ne sont pas les conclusions pour le moins lénifiantes qui en sont tirées qui nous persuaderons du contraire. Ludique sans être vraiment inventif, Epouse-moi manque aussi -et surtout- de vrais personnages. Si Michèle Laroque porte le film à bout de bras, la prestation de Vincent Perez se limite à un défilé de costumes tendance qu’il n’oublie jamais de repasser avant d’aller traîner sa détresse dans un Paris pittoresque, voire franchement touristique. Audrey Tautou n’a pas l’occasion d’exprimer son talent et se contente d’un sourire enjôleur qui à la longue finit par agacer. Reste une image élégante, et, surprise, une très bonne musique originale. Distrayant, mais dispensable.