Alors que vous êtes tranquillement en train de passer une bonne soirée chez des amis, soudain, l’un de vos hôtes a la brillante idée de vouloir partager avec vous les grands moments de ses dernières vacances. Au choix, on sort le projecteur de diapos ou on branche le caméscope et vous voilà obligé d’assister à la projection d’images. Des images chargées de souvenirs pour ceux qui les ont prises ou ceux qui y figurent mais qui chez vous, spectateur extérieur à tout ça, ne provoquent qu’une indifférence amusée ou, pis, un ennui profond. Or, voilà exactement ce que l’on éprouve à la vision du film d’Yves Hanchar. En toute innocence, le réalisateur pense nous faire plaisir en nous montrant les vacances d’une bande de copains, mais il faut bien avouer qu’on s’intéresse peu à ce qu’il nous montre.
A l’occasion d’un « »drame » » estival -un père et son fils sont en train de bâtir une fusée en sable lorsqu’un motard détruit la construction avec son engin-, trois familles font connaissance sur la plage. Dans un bel élan de solidarité, tout ce petit monde met la main à la pâte et construit à nouveau la fusée. Cette superbe sculpture résiste aux assauts de la marée et voilà une grande amitié en train de naître. Résultat, chaque année, durant dix ans, les familles se retrouvent à la mer, à la montagne, pour passer des vacances ensemble. Evidemment, durant toute cette période, il se passe beaucoup de choses ; certains se séparent, d’autres meurent, d’autres encore tombent amoureux, la crise fait des siennes… Transmise à coups de flash-back lors d’un repas réunissant l’ensemble des protagonistes, cette décennie de villégiatures retrace maladroitement et naïvement les petits et grands drames de la vie. Même si à force de les fréquenter on finit par trouver certains personnages touchants et que, dans son ensemble, En vacances est bien interprété, on ne peut pas dire qu’à l’issue de la projection du film, des diapos et de la vidéo on ait passé une bonne soirée.