Vincent, un gros beauf de 30 ans (Braoudé himself), se trouve projeté seize ans dans le futur à la suite d’une mystérieuse faille spatio-temporelle. Mais de 1982 à 1998, les choses ont bien changé, et lui en particulier. Devenu un odieux homme d’affaires à la tête d’une multinationale et d’une fortune colossales, Vincent ne se reconnaît plus : Laurie, la femme qu’il aimait (Maria de Medeiros), a disparu, son meilleur ami est devenu son larbin, et il est sur le point d’épouser Sonia (Isabelle Candelier), une grande cruche qui lui a pondu deux crétins d’enfants.
Avec sa nouvelle croûte, Patrick Braoudé est en passe de devenir l’un des personnages les plus antipathiques du cinéma français. Car non seulement Deuxième vie est une comédie qui ne fait pas rire, mais il s’agit surtout d’un film imbécile, vulgaire, racoleur, ne reculant devant aucune facilité pour récolter l’adhésion d’un public vraiment pris pour plus con qu’il n’est. Description d’une séquence se déroulant dans un magasin de chaussures :
La vendeuse (avec des gros seins bien mis en valeur par de très élégants plans en plongée) fait essayer un modèle à Vincent, entouré de ses collègues.
– La vendeuse : Allez-y, enfoncez bien. En avant, en arrière…
Le groupe, fasciné par ces saintes paroles, mime alors une sorte de coït sous hypnose.
– Un pote de Vincent (à Vincent) : Dis-lui qu’elle a un beau chignon…
– La vendeuse : Vous trouvez pas que c’est une belle paire ?
– Vincent : Euh… Mademoiselle, vous avez un beau nichon.
Fin de la séquence.
Le plus irritant, c’est de voir ce lourdaud de Braoudé se prendre pour le plus irrésistible des quadras français, son personnage séduisant toutes les filles du récit, de la secrétaire (Sonia Vollereaux) qui passe son temps à vouloir lui tailler une pipe, à sa future femme, en passant par la pauvre Maria de Medeiros, obligée de subir les assauts pachydermiques de ce sinistre individu. Comme quoi la vie d’actrice n’est pas faite que de rêves et de princes charmants.