Depuis peu, on assiste à l’apparition d’une nouvelle vague de personnages féminins décalés, marginaux et paumés. Sue s’est perdue dans Manhattan ou Claire Dolan en sont de parfaits exemples. De la part de Stella participe de cette thématique, et s’en distingue grâce à son propos et à sa mise en scène sincère.
Stella (Kelly Macdonald), femme-enfant, mène une vie monotone qu’elle « gagne » en se prostituant. Son mac, Hans Peters (James Bolam), la manipule afin de l’empêcher d’atteindre sa liberté qu’elle ne gagnera d’ailleurs que partiellement en présence d’Eddie (Hans Matheson), un junkie.
La principale particularité du film est celle d’avoir su mêler les rêves et les souvenirs de Stella à l’atmosphère sociale proche d’un film de Ken Loach. En effet, ses rêves, ses souvenirs permettent au spectateur de mieux connaître Stella et renforcent le drame de ce personnage atypique. Mais, De la part de Stella ne se contente pas de peindre un univers austère et injuste où les personnages sont dépassés par les événements d’un système, mais se concentre aussi sur son héroïne. Cette dernière dégage une puissance rare prête à exploser et, le temps du film, dévore son propre univers, autrement dit sa condition humaine qu’elle arrive à transcender malgré certains de ses rêves et certains de ses souvenirs. Finalement, qu’importe de savoir si elle s’en sort ou pas, le plus important est qu’elle ait réussi à nous communiquer sa rage de vivre.
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