A l’écran, le couple gagnant Gwen Harrison (Catherine Zeta-Jones) et Eddie Thomas (John Cusack) pulvérise le box-office depuis des années. Par contre, côté vie privée, rien ne va plus : elle l’a quitté pour un hidalgo décérébré et lui, depuis, se morfond dans une secte new age. L’imminente sortie de leur dernier opus oblige cependant le studio -qui a englouti une fortune dans le projet- à donner le change au public. Les spectateurs boudent les « fiancés de l’Amérique », on va donc leur faire croire qu’ils se sont réconciliés. Maître ès cérémonie de cette opération intox : Lee Phillips (Billy Crystal), attaché de presse prêt à tuer père et mère pour qu’un film engrange des millions d’entrées. Celui-ci convie donc un parterre de journalistes pour une conférence de presse en toute simplicité : week-end dans un palace avec cocktails à volonté et accessoirement présentation du film en présence du couple star fraîchement « rabiboché ».
Hollywood agite sa jupette, nous promet de dévoiler ses dessous, mais en réalité on entraperçoit à peine ses genoux. Les divas sont capricieuses (superbe prestation de Catherine Zeta-Jones, parfaite en prima donna narcissique), les attachés de presse sont des lèche-bottes et les journalistes des pique-assiettes ; rien que du convenu et du prévisible. Joe Roth égratigne légèrement le show-biz, griffe gentiment de ses ongles bien manucurés ses congénères (il n’est pas seulement réalisateur, il a également dirigé la 20th Century Fox et les Studios Walt Disney), mais son regard sur le milieu est tout sauf corrosif. Au vitriol il préfère de loin l’inoffensive eau minérale dont se gavent les stars à Berverly Hills . Il ne nous reste alors plus qu’à nous mettre sous la dent la romance attendue entre John Cusack et Julia Roberts, bonne à tout faire et par ailleurs sœur de Gwen. Délestée de ses 30 kg en trop, elle ose enfin se rebeller et attire contre toute attente l’attention de son ex-beau-frère. Mais, là encore, grosse déception : alchimie zéro entre l’adipeux Cusack et l’éternelle Cendrillon Roberts. Le duo ne provoque pas la moindre étincelle.
Satire faiblarde, romance mou du genou, il n’y a que les impeccables Julia Roberts et Catherine Zeta-Jones pour sauver in extremis du ratage complet cette soi-disant comédie romantique.