Un couple gay, l’un veut un enfant, l’autre pas. Emmanuel et Philippe se séparent. Puis Emmanuel, saisi par le désir de paternité, rencontre une jeune Argentine en quête de papiers. Vous devinez la suite, même si tout ne sera pas simple. L’homoparentalité, les mères porteuses… pour ou contre ? Vincent Gareng, dont c’est le premier long-métrage, tempère l’aspect Dossiers de l’écran de son film comme il peut, colmatant le côté Ca se discute par une gentillesse qui déborde de partout. Le récit avance ainsi par la grâce des personnages, leur bon vouloir, leur appétit de solutions. Chaque blocage est surmonté en douceur, à la moindre embûche accourt sans se presser une idée, quelqu’un, une issue de secours. Un peu à l’image du personnage d’Anne Brochet, qui campe plaisamment la bonne copine célibataire en instance de panique : un monde rempli de bons copains et de bonnes copines, des gens biens partout, ce qui n’est pas si désagréable au fond, et reposant.
Au fond l’homoparentalité et les mères porteuses forment peut-être moins le sujet du film que la normalité, ainsi que le suggère son titre. Etre « comme les autres », c’est d’abord, ici, faire un film comme les autres, avec rien qui dépasse. Tout l’effort de la mise en scène est de ramener tout dans la moyenne, avec des personnages positifs mais avec des défauts, brefs, humains comme on dit (bêtement). La moyenne ou bien, pour être plus précis, les CSP+. Quelque part, c’est tout l’enjeu de la question homosexuelle du point de vue social qui, malgré les efforts fournis par le film pour ne fâcher personne, fait jour : est-ce que se battre pour obtenir certains droits est exactement la même chose que vouloir être « normal », comme les autres ? Le film se situe bien en dessous de cette problématique, s’échinant simplement à faire preum’s en banalité – programme peu ambitieux, profil bas qui n’affiche qu’un souci du consensus, sur une question qui n’en a pas besoin.